Somnolence, difficultés de concentration, troubles de la mémoire ou de l’humeur : l’apnée du sommeil peut avoir des conséquences importantes sur la qualité de vie des personnes concernées. D’après l’Inserm, ce syndrome touche 30 % des plus de 65 ans. Au Royaume-Uni, une expérience a été réalisée au sein des hôpitaux de l’University College de Londres (UCL) : grâce à un implant lingual, appelé Genio et conçu par l'entreprise Nyxoah, des patients ont pu respirer sans encombre pendant leur sommeil.
Apnée du sommeil : une alternative aux machines de PPC
"Il s'agit d'une amélioration marquée de l'offre de soin proposée à ces patients, dont le traitement actuel de première ligne est la pression positive continue des voies respiratoires (PPC), explique UCL sur son site. La PPC est une machine qui oblige les utilisateurs à porter un masque la nuit pour recevoir de l'air sous pression, et de nombreux patients ont du mal à s'habituer à dormir avec cette machine."
Agir sur les mouvements de la langue pour réduire l’apnée du sommeil
Cette nouvelle technologie testée par les chercheurs repose sur l’utilisation d’un implant. Deux types d’appareils ont été testés, mais ils ont le même fonctionnement : ils agissent sur le nerf hypoglossal, dont le rôle est de contrôler les muscles de la langue. "Un dispositif est implanté chirurgicalement sous le menton du patient et est géré par le patient de sorte que des impulsions douces déplacent la langue vers l'avant pour maintenir les voies respiratoires supérieures ouvertes tout au long de la nuit et améliorer la qualité de la respiration et du sommeil pendant la nuit", précisent les chercheurs. Les patients peuvent contrôler l'implant grâce à une application pour smartphone afin d'ajuster le niveau de stimulation. "Le stimulateur est contrôlé par une puce externe qui est collée au menton à l'aide d'un patch adhésif avant que le patient ne s'endorme, détaille The Guardian. Pendant la journée, le patch peut être retiré et la puce rechargée."
Apnée du sommeil : qui pourrait bénéficier de ces implants ?
Sur le site de UCL, Natalie Boller, 63 ans, témoigne. Elle souffre d’apnée du sommeil depuis une dizaine d’années et ne supportait pas la PCC. Grâce à l’implant, elle confie s’être sentie mieux en quelques jours. "Je suis très optimiste quant à la façon dont les choses avancent, et j'espère que nous serons en mesure de rendre cette technologie et cet implant plus accessible pour les patients", affirme Ryan Chin Taw Cheong, consultant ENL et chirurgien du sommeil, dans une interview au The Guardian.
L’implant est réservé aux personnes souffrant d’une apnée du sommeil modérée à très sévère, avec un indice de masse corporelle inférieur à 35. Elles doivent avoir déjà essayé d’utiliser un appareil de PPC. "Cette procédure ne convient qu'à un petit nombre de patients qui répondent à des critères de sélection stricts et qui ont été optimisés par leurs médecins, avec un échec démontrable de la PCC", souligne ce professionnel.