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Contraception

Méningiome : un risque "très faible" avec les micropilules contraceptives

Par Diane Cacciarella

Le risque de méningiome lié à la l’utilisation de micropilules contraceptives contenant du désogestrel est “très faible”, selon l’ANSM, la Caisse nationale d’Assurance Maladie et Epi-Phare.

areeya_ann/iStock
Une étude montre qu’il y aurait un cas de méningiome opéré pour 67.000 femmes prenant un moyen de contraception contenant du désogestrel 75 μg.
Si l’utilisation est supérieure à 5 ans, ce rapport augmente à 1 cas pour 17.000.
En France, le nombre de cas de méningiomes attribuables à l’exposition au désogestrel a été estimé à 15 par an.

En France, 92 % des femmes âgées de 15 à 49 ans, qui ne désirent pas de grossesse, utilisent un moyen de contraception, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Encore aujourd’hui, la pilule reste le moyen le plus utilisé.

Un risque très faible à partir de 5 ans d’utilisation

Pourtant, “la controverse de 2012-2013 sur les pilules de nouvelles générations a entraîné une désaffection vis-à-vis de la contraception orale, souligne l’Institut national d'études démographiques (Ined). La polémique sur les risques de thrombose veineuse liés aux pilules de 3e et 4e générations a accéléré la baisse inédite du recours à la pilule observée dès le début des années 2000”.

Une nouvelle étude, publiée par Epi-Phare, un groupement d'intérêt scientifique constitué par l'ANSM et la Caisse nationale d’Assurance Maladie (Cnam), pourrait augmenter cette méfiance. Les travaux, relayés par Le Monde, indiquent que la prise de pilules contraceptives contenant du désogestrel 75 μg sur une longue période est liée à un risque de méningiome pour les femmes de plus de 45 ans. Néanmoins, ce risque est jugé “très faible”, “à partir de cinq ans d’utilisation et [qui] augmente avec la durée, il est multiplié par deux au-delà de sept ans d’exposition”. 

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont étudié les données de 8.391 patientes atteintes de méningiome et opérées pour cette raison et les ont comparées à celles de 83.910 autres femmes qui n’avaient pas cette pathologie. Toutes prenaient une pilule contenant du désogestrel 75 μg. 

Un cas de méningiome pour 17.000 femmes exposées pendant plus de 5 ans 

Résultat, il y a une augmentation très faible du risque de méningiome intracrânien chez les femmes de plus de 45 ans. Dans le détail, les scientifiques notent : 

Plusieurs types de micropilules contenant du désogestrel sont disponibles sur le marché, comme Cérazette, Optimizette, Elfasette ou encore Antigone. Néanmoins, “le nombre de cas de méningiomes attribuables à l’exposition au désogestrel, avec près de 1,3 million d’utilisatrices pour un mois donné en France, a été estimé à 15 par an”, souligne le Vidal.

Pour les femmes qui prennent déjà ce type de contraceptif, les autorités de santé recommandent de ne pas arrêter leur contraception sans l’avis d’un professionnel de santé. Si certains symptômes apparaissent, elles doivent consulter rapidement : troubles de la vision, maux de tête fréquents, paralysie, faiblesse dans les bras ou les jambes, troubles du langage, de l’audition, de l’odorat, de la mémoire, vertiges ou encore des convulsions.

Dans ces travaux, les scientifiques ont aussi étudié le lien entre le lévonorgestrel, utilisé dans certains moyens de contraception, et le risque de méningiome. Et la conclusion est plutôt rassurante : il n’y a pas de surrisque pour les femmes qui l'utilisent seul ou combiné à de l’éthinylestradiol et ce, quelle que soit la durée d’exposition.