Au 17 décembre 2024, 344 cas d'ulcère de Buruli ont été rapportés contre 362 cas en 2023, 338 cas en 2022, 286 cas en 2021 et 217 cas en 2020. Cette infection est plus identifiée chez les personnes de plus de 60 ans. C’est ce qu’a signalé Ben Cowie, directeur de la Santé de l’État de Victoria, où se trouve la ville de Melbourne, dans un récent communiqué. Cette pathologie a été détectée dans de nombreuses régions du sud-est de l’Australie : celle "de la péninsule de Mornington, de la péninsule de Bellarine, de Westernport, de Frankston/Langwarrin, les banlieues de South Eastern Bayside, l'East Gippsland", mais également dans "les villes de Breamlea, Torquay, Anglesea et Aireys Inlet dans le comté de Surf Coast. Plusieurs banlieues du Grand Geelong, en particulier Belmont, Highton, Newtown, Wandana Heights, Grovedale et Marshall, et les banlieues intérieures de Melbourne d'Essendon, Moonee Ponds, Brunswick West, Pascoe Vale South, Ascot Vale et Strathmore" sont aussi concernées.
Ulcère de Buruli : une maladie provoquée par une bactérie "mangeuse de chair"
Pour rappel, l'ulcère de Buruli est une maladie chronique causée par une bactérie présente dans l’environnement, appelée Mycobacterium ulcerans. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cet agent pathogène, appartenant à la même famille que ceux responsables de la tuberculose et la lèpre, produit une toxine qui cause des dommages cutanés. Plus précisément, cette affection se manifeste, initialement, par un nodule, à savoir une tuméfaction, une plaque ou un œdème diffus et indolore. "Les membres supérieurs sont atteints dans 35 % des cas, les membres inférieurs dans 55 % des cas et d’autres parties du corps dans 10 % des cas." La pathologie peut progresser sans douleur, ni fièvre. "La période d'incubation varie de 4 semaines à 9 mois, avec une moyenne de 4 à 5 mois. En un ou deux mois, les lésions peuvent s'ulcérer, formant un ulcère caractéristique", en l’absence d’antibiotiques et de traitements complémentaires, expliquent les autorités sanitaires australiennes.
Les moustiques et les opossums "jouent un rôle dans la transmission de" Mycobacterium ulcerans
Pour l’heure, le mode exact de transmission de Mycobacterium ulcerans n’est pas connu avec certitude, d’après l’OMS. Cette dernière "n'est pas transmissible d'une personne à l'autre, mais il existe des preuves que les moustiques jouent un rôle dans la transmission de la maladie dans l’État de Victoria. La bactérie causant l'ulcère se trouve également dans les excréments d'opossums, qui ont été observés avec des ulcères et des plaies ouvertes", a indiqué Ben Cowie. Ainsi, étant donné que tout le monde est susceptible de contracter l'ulcère de Buruli, les autorités sanitaires recommandent aux personnes vivant dans le même foyer que celles atteintes de cette maladie chronique de surveiller toute lésion cutanée non cicatrisante et de consulter un médecin rapidement, "car elles peuvent avoir été exposées à la même source environnementale."
Ulcère de Buruli : comment éviter de tomber malade ?
Face à la hausse des cas d'ulcère de Buruli, Ben Cowie conseille de ne pas manipuler les opossums et d'éviter tout contact avec leurs excréments. Pour éviter de se faire piquer par des moustiques, il est préconisé de porter des vêtements longs, amples et de couleurs claires, d’utiliser des spirales anti-moustiques ou un répulsif à brancher ou encore de fixer des moustiquaires aux fenêtres et aux portes. "Réduisez les sites de reproduction des moustiques autour des maisons et autres logements en changeant l'eau chaque semaine ou en réduisant les zones où l'eau peut s'accumuler (y compris les soucoupes de plantes en pot, les gamelles pour chiens, les seaux, les étangs, les boîtes de conserve ouvertes, les pneus jetés, les remorques ou les bateaux entreposés et les piscines non traitées)."