Lorsque les patients atteints de la maladie de Parkinson font face à des situations stressantes, leurs tremblements s’amplifient et le traitement de référence, la lévodopa, devient souvent inefficace.
Les chercheurs du centre médical universitaire Radboud semblent avoir trouvé une solution : le propranolol. Ce bêta-bloquant, utilisé depuis des années contre l'hypertension artérielle, les arythmies cardiaques ainsi que les tremblements sans cause neurologique, parvient à réduire les troubles des malades, même quand ils sont stressés.
Leurs travaux ont été publiés dans la revue Annals of Neurology, le 21 décembre 2024.
Parkinson : le propranolol réduit les tremblements, même dans les situations stressantes
Afin de déterminer si le propranolol pouvait être utile aux patients touchés par la maladie de Parkinson, l’équipe a réuni 27 personnes qui étaient atteintes de la pathologie neurodégénérative. Les volontaires prenaient du propranolol un jour puis un placebo le suivant. Les tremblements étaient mesurés par un appareil posé sur leur main et un IRM mesurait leur activité cérébrale. Ces examens ont été effectués à la fois au repos et pendant une tâche impliquant des calculs mathématiques stressants. La réponse au stress était évaluée par la taille de la pupille et la fréquence cardiaque des participants.
"Comme prévu, sans médicaments, les tremblements se sont aggravés durant le stress", précisent les scientifiques dans leur communiqué. Mais surtout, les données ont montré que le propranolol réduisait les tremblements des patients au repos et pendant l'épisode de stress.
Tremblements : le rôle du stress mis en lumière
Les IRM ont permis aux chercheurs de comprendre comment ce traitement agit sur les tremblements ainsi que l’effet du stress. Une fois le médicament pris, le circuit cérébral responsable des tremblements a montré moins d'activité. "Nous savons que les anomalies dans les systèmes comme le système dopaminergique provoquent des tremblements. Sur la base de notre étude, nous pensons maintenant que l'hormone de stress noradrénaline agit comme un amplificateur. Ce qui augmente l'intensité des tremblements dans la zone de mouvement du cerveau. Le propranolol inhibe cet effet amplificateur et réduit ainsi les symptômes", explique le neurologue Rick Helmich du centre médical universitaire Radboud.
Le scientifique et son équipe ont aussi remarqué que le propranolol réduit également les tremblements au repos. "Apparemment, notre système de stress est parfois actif, même au repos", remarque la chercheuse Anouk van der Heide. "Nous pensions auparavant que le système hormonal du stress n'était actif que sous stress, mais apparemment, c'est trop simpliste. Il joue également un rôle au repos."
Ainsi l’étude confirme que le propranolol peut être une solution pour les patients chez qui la lévodopa n'est pas efficace. Toutefois, le Dr Helmich appelle à la vigilance lors de la prescription de celui-ci, en raison de ses effets secondaires comme l'hypotension artérielle.