Que cela soit par curiosité, par envie de retrouver son âme d’enfant ou par soif… Il est parfois tentant, face à une grande étendue de neige fraîche, d’en prendre une poignée pour la “manger”.
Mais attention, comme l’expliquent un soignant de la Cleveland Clinic sur le site de l’établissement, les flocons de neige ne sont pas que de l’eau gelée. Avant d’avaler de la neige, il faut faire attention à plusieurs éléments pour protéger votre santé.
Manger de la neige : ce qu’il faut savoir
Si les flocons de neige sont d’un blanc immaculé, leur composition est loin d’être pure. En plus de l’eau gelée, ils contiennent aussi de microscopiques particules comme des morceaux de poussière, de sable ou de pollen. Et ce n’est pas tout… de nombreuses analyses ont montré que la neige abriterait aussi des polluants atmosphériques.
Des chercheurs de l’Université McGill et de l’École de technologie supérieure de Montréal ont notamment démontré dans une étude publiée en 2017 que la neige contient “un cocktail toxique de polluants atmosphériques provenant des gaz d’échappement des automobiles”. Ils ont par exemple découvert des hydrocarbures aromatiques polycycliques, connus pour être cancérigènes.
Interrogé par la Cleveland Clinic, le soignant Max Huddleston se montre toutefois rassurant. Absorbée en petites quantités, la neige n'est pas vraiment problématique pour les personnes en bonne santé. Néanmoins, en plus d’éviter d’avaler les flocons tombés dans les zones urbanisées ou polluées, il faut aussi se restreindre :
- Si la neige a été perturbée : si des gens ont marché dessus ou si elle a été pelletée. "Le pétrole ou le gaz des voitures peut se déverser sur la neige", rappelle le spécialiste. Elle peut aussi être contaminée par des bactéries, des germes et des saletés présentes sur le sol. Ce qui est susceptible de provoquer des troubles gastriques.
- S'il s’agit des tout premiers flocons de l’épisode neigeux : si les premières heures sont les plus féeriques, il est préférable de ne pas choisir ce moment-là pour “goûter” la neige. Les premières chutes sont celles contenant le plus de polluants, selon les experts.
- Si la neige est de couleur jaune ou noire : "La première chose à laquelle vous pensez est l'urine, ajoute Max Huddleston. Mais vous ne savez pas non plus ce que quelqu'un peut jeter sur la neige pour la faire changer de couleur."
Les règles à suivre pour manger de la neige sans risque sont de prendre uniquement celle qui est intacte et d’un blanc immaculé, celle de la couche supérieure... et en petite quantité.
Est-ce que boire de la neige est un bon moyen de s’hydrater ?
Lors d’une descente à ski ou d’une balade en forêt, mettre une poignée de neige dans sa bouche pour étancher sa soif peut sembler une bonne idée. Et si cela fait du bien sur le moment, cela n’est pas vraiment une solution à répéter. En effet, la neige, bien que composée d’eau, n’est pas une source d’hydratation intéressante.
"Vous utilisez de l'énergie pour faire fondre cette neige sous une forme buvable. Vous utilisez plus d'énergie pour la faire fondre avec la chaleur de votre propre corps, explique Max Huddleston. L’hydratation que vous obtenez en mangeant ou en buvant de la neige n'est pas plus importante que l'énergie que vous utilisez pour la faire fondre. Donc, au fil du temps, si vous consommez une grande quantité de neige, en théorie, cela peut vous déshydrater."
Par ailleurs, utiliser la neige comme source d’hydratation peut accélérer l’hypothermie. En effet, consommés en grande quantité, les flocons font diminuer la température globale du corps. Autre danger pour les buveurs de neige fondue, l’eau de la neige ne contient pas de minéraux et d’oligo-éléments. Ce qui pourrait aboutir à des carences et leurs complications si la consommation est vraiment très régulière.