Également connu sous le nom de pois d'Angole, le Cajanus cajan est une espèce de plante vivace de la famille des Fabaceae. Elle est présente en Égypte, en Afrique et en Asie. Dans l'Antiquité, le jus extrait de ses feuilles était utilisé pour traiter les inflammations. "Dans le sud de la Chine, on s’en sert pour soulager les symptômes associés à diverses maladies de la peau", selon des chercheurs du Jardin botanique de Chine méridionale (SCBG) de l'Académie chinoise des sciences. Afin de déterminer les effets thérapeutiques et les mécanismes sous-jacents des feuilles de Cajanus cajan dans le traitement du psoriasis, ils ont mené une étude publiée dans la revue Journal of Ethnopharmacology.
Psoriasis : l'extrait d'acétate d'éthyle améliore l’état de la peau
Dans le cadre des travaux, l’équipe a extrait les composants actifs enrichis en stilbènes, tels que le cajaninstilbène (12,32 %), la longistyline A (4,54 %) et la longistyline C (2,43 %), de l'extrait d'acétate d'éthyle (EtOAc) des feuilles de Cajanus cajan. Ensuite, elle a administré, une fois par jour pendant 10 jours, l'extrait d'acétate d'éthyle à des souris atteintes de psoriasis induit par l'imiquimod, une substance qui modifie la réponse immunitaire. Son efficacité dans le traitement du psoriasis a été évaluée par une analyse pathologique comprenant le changement de poids, la sévérité de la maladie, l'épaisseur de l'épiderme et la coloration des lésions cutanées.
Selon les résultats, l'extrait d'acétate d'éthyle des feuilles de Cajanus cajan atténuait efficacement les symptômes du psoriasis chez les rongeurs. Plus précisément, il réduisait la sévérité de cette pathologie chronique et améliorait l’état de la peau. En outre, l'épaisseur de l'épiderme des lésions cutanées était revenue à la normale après l’administration de cet extrait végétal.
Une baisse des cytokines pro-inflammatoires
Grâce à une analyse plus poussée, les scientifiques ont constaté une diminution significative de plusieurs chimiokines (Ccl2, Ccl20, Cxc5 et autres), de cytokines pro-inflammatoires (telles que Il17a, Il19, Il22, Il23, etc.) et de gènes associés à la différenciation des kératinocytes (tels que les gènes de la famille Lce et Sprr). Ils ont conclu que le récepteur des hydrocarbures aryliques (AhR), "une cible thérapeutique potentielle", et les gènes de la famille du cytochrome P450 sont activés par l'extrait d'acétate d'éthyle.
Face à ces données, les chercheurs estiment que l'extrait d'acétate d'éthyle des feuilles de Cajanus cajan a un potentiel significatif en tant qu'agent thérapeutique d'origine végétale pour traiter le psoriasis, qui se manifeste par des plaques inflammatoires, rouges surmontées de lamelles de peau blanche. Ces lésions desquament et peuvent être accompagnées de démangeaisons, ce qui peut nuire à la qualité de vie.