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Épidémie

Coqueluche : bientôt la fin de la pénurie d'antibiotiques, selon l’ANSM

Par Geneviève Andrianaly

Face aux pénuries d’antibiotiques, l’ANSM assure que la situation va s’améliorer, car des approvisionnements de clarithromycine, pris contre la coqueluche, sont "prévus."

Richard Villalonundefined undefined/iStock
Des tensions d’approvisionnement se poursuivent depuis deux mois pour la clarithromycine, un antibiotique prescrit en cas de coqueluche, notamment sur la forme buvable 25mg/mL.
Dans le cadre du plan hivernal, des approvisionnements sont "prévus" et devraient permettre une amélioration progressive de la situation sur le terrain "dans les prochaines semaines", selon l’ANSM.
Bien que la prise d’antibiotiques protège les personnes en contact avec celles souffrant de cette maladie respiratoire contagieuse, la vaccination, qui peut être réalisée à tout âge, reste la meilleure prévention.

Depuis le début de l’année 2024, la coqueluche connaît une recrudescence des cas en France. En cette fin d’année, la bactérie Bordetella pertussis, transmise par voie aérienne et responsable de cette infection respiratoire, continue encore de circuler activement sur le territoire. Problème : alors que le traitement de cette maladie contagieuse, provoquant des quintes de toux, repose sur la prise d’antibiotiques, les pénuries de ces médicaments persistent dans l’Hexagone. En effet, si par rapport à l’hiver dernier, la situation des approvisionnements en amoxicilline et en amoxicilline acide clavulanique s’est nettement améliorée, ce n’est pas le cas pour la clarithromycine.

Coqueluche : une amélioration des livraisons de clarithromycine "dans les prochaines semaines"

Pour rappel, la clarithromycine est un antibiotique de la famille des macrolides actif sur certaines bactéries sensibles, comme la Bordetella pertussis. Ce traitement, qui doit être pris de trois à 14 jours en cas de coqueluche, connaît des tensions d’approvisionnement depuis deux mois, notamment sur la forme buvable 25mg/mL. Mais, ce 26 décembre, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé que, dans le cadre du plan hivernal 2024-2025, des approvisionnements étaient "prévus" et devraient permettre une amélioration progressive de la situation sur le territoire "dans les prochaines semaines." "Dans ce contexte, nous avions demandé aux laboratoires commercialisant de la clarithromycine buvable ou en comprimés de privilégier l’approvisionnement des pharmacies par les grossistes-répartiteurs, afin d’assurer la répartition équitable sur le territoire. Nous avons également émis des préconisations pour assurer le traitement des plus jeunes enfants, en particulier de ceux pour lesquels le petit poids empêche l’utilisation des pipettes graduées à partir de 4 kg", peut-on lire dans le communiqué.

Limiter l’antibioprophylaxie aux personnes à haut risque de forme grave de coqueluche

Par la même occasion, l’agence a tenu à rappeler les règles de bon usage de la clarithromycine et des antibiotiques en général afin de garantir la couverture des besoins des patients. "La surconsommation et l’usage injustifié des antibiotiques constituent les causes principales du développement de l’antibiorésistance qui contribue à diminuer l’efficacité des antibiotiques et participent le cas échéant à aggraver les situations de tensions ou ruptures de stocks."

Elle a indiqué qu’en cas de coqueluche confirmée, il convient de limiter l’antibioprophylaxie strictement aux populations définies dans les recommandations, à savoir les bébés de moins de 6 mois, les nourrissons de 6 à 11 mois avec moins de deux doses de vaccin ou dont la deuxième dose date de moins de deux semaines ainsi que les personnes partageant le même domicile ou les prenant en charge. Les patients présentant une maladie respiratoire chronique, un déficit immunitaire, souffrant d’obésité et les plus de 80 ans sont également concernés par l’antibioprophylaxie.

Coqueluche : la vaccination, la meilleure prévention

Bien que les personnes, en contact direct avec le malade atteint de coqueluche, peuvent être protégées par la prise d'antibiotiques, la meilleure prévention reste la vaccination, qui peut être réalisée à tout âge, en particulier pour les adultes en contact avec des enfants durant ces fêtes de fin d’année. "Selon l'âge, elle peut être associée à la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la méningite à Haemophilus influenzae de type b, l'hépatite B", précise l’Assurance Maladie.