- Les normes du développement de l’enfant, souvent issues de pays occidentaux, sont considérées comme universelles. Pourtant, ces repères reflètent des réalités culturelles bien particulières.
- Dans d’autres contextes, comme en Jamaïque, les pratiques locales, telles que les massages aux bébés, influencent le développement moteur, montrant que ces jalons ne sont pas toujours adaptés.
- Le développement de l’enfant est ainsi lié à son environnement culturel, social et physique. Des éléments comme le climat ou les styles parentaux modifient la manière dont les enfants apprennent, rendant difficile l’application de normes universelles. Par exemple, le développement linguistique varie selon la fréquence des interactions verbales parents-enfants.
Quand on évalue les progrès d’un enfant, il est tentant de se baser sur ce que l’on considère comme "normal". Un enfant peut être jugé "en avance" dans une matière ou une activité et "en retard" dans une autre, souvent en fonction de critères préétablis. Mais d’où viennent ces normes ? Et sont-elles valables pour tous les enfants, partout dans le monde ? Deux chercheurs d’universités britanniques livrent quelques éléments de réponses dans un article publié par The Conversation.
Le développement, un processus lié au contexte culturel et social
Une grande partie des recherches sur le développement de l’enfant provient de pays riches et occidentaux, comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore la France. Les "jalons" établis par la société pour dire quand un enfant devrait marcher, parler ou grimper sur un meuble permettent d’avoir des repères, certes, mais le problème est qu’ils sont souvent interprétés comme universels, alors qu’ils reflètent une réalité culturelle bien particulière.
Dans des contextes différents, les enfants évoluent en réalité dans des environnements physiques, sociaux et culturels variés qui influencent leur développement. Par exemple, dans des cultures où les bébés reçoivent des massages réguliers, comme en Jamaïque, leur développement moteur peut être plus rapide que celui d’enfants d’autres régions.
Ainsi, le développement de l’enfant ne peut pas être isolé de son contexte culturel et social. Les éléments comme les styles parentaux, les conditions climatiques, et même la curiosité ou la timidité de l’enfant influencent sa manière d’apprendre. Prenons l’exemple du langage : dans certaines cultures, les interactions verbales parents-enfants sont moins fréquentes, mais cela ne signifie pas que les enfants de ces milieux sont en retard. Leur développement linguistique suit un chemin différent, adapté à leur réalité.
Repenser les normes pour une approche inclusive
D’après les chercheurs, s’appuyer uniquement sur des standards occidentaux peut biaiser la recherche. Il est crucial que les scientifiques collaborent avec les différentes communautés culturelles, leur donnent la parole et valorisent ces expériences dans la recherche.
Mais repenser le développement de l’enfant au-delà des normes occidentales ne bénéficierait pas seulement aux chercheurs, mais aussi aux parents, enseignants et soignants du monde entier. Comprendre que chaque enfant évolue dans un environnement unique, où les notions de "normal" sont relatives, pourrait nous aider à mieux soutenir leur épanouissement.