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Épidémie

Grippe aviaire : le virus aurait muté dans l’organisme d’un patient

Par Sophie Raffin

Le premier cas humain grave de grippe aviaire, observé aux USA mi-décembre, est porteur d'un virus de la maladie ayant muté à l'intérieur de son organisme.

Rafmaster/istock
Les CDC ont révélé que le premier cas humain grave de grippe aviaire des USA est porteur d'un virus qui aurait muté à l'intérieur de son organisme.
Les analyses ont montré que le virus avait des liaisons accrues avec certains "récepteurs cellulaires des voies respiratoires supérieures humaines".
Aucun cas de transmission de ce virus n'a été enregistré, selon les autorités sanitaires américaines.

Les autorités sanitaires américaines avaient signalé le 18 décembre dernier le premier cas grave humain de grippe aviaire sur le sol américain. Des analyses ont révélé que le virus H5N1, responsable de l'infection, avait muté à l’intérieur de cet homme pour s’adapter aux voies respiratoires humaines.

Grippe aviaire : le virus s’est adapté aux voies respiratoires supérieures humaines

Dans un communiqué publié le 26 décembre 2024, les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) ont indiqué avoir examiné le virus retrouvé dans la gorge du patient. Une partie de ce dernier montre des modifications génétiques qui lui permettent d’avoir des "liaisons accrues" avec certains "récepteurs cellulaires des voies respiratoires supérieures humaines".

Les experts du CDC avancent que ces modifications génétiques sont apparues "lors de la réplication du virus chez le patient". En effet, les oiseaux, mis en cause dans la contamination du malade, ne présentent pas les spécificités observées.

Les autorités sanitaires américaines précisent, par ailleurs, qu'aucune transmission de ce virus “muté” n'a été observée, à ce jour.

Grippe aviaire : pas de pandémie

Interrogée par l’AFP, Angela Rasmussen, virologue à l'université de Saskatchewan (Canada), reconnaît que ce type de mutation constitue "une étape nécessaire pour qu'un virus devienne plus contagieux". "Mais j'insiste sur le fait que ce n'est pas la seule", a-t-elle précisé.

Des études supplémentaires sur le virus des animaux sont nécessaires pour déterminer précisément sa contagiosité et sa dangerosité. Le scientifique Thijs Kuiken qui travaille pour le Centre médical universitaire Erasmus (Pays-Bas) se montre rassurant également. Pour lui, ce type de modifications pourrait aboutir à des infections à la grippe aviaire moins graves, car le virus serait "plus susceptible" d’infecter les "voies respiratoires supérieures" et de provoquer par conséquence des écoulements nasaux ou des maux de gorge, plutôt que de toucher les voies respiratoires inférieures et de provoquer des pneumonies.

Angela Rasmussen assure que les éléments actuels ne sont pas des signes qu’une nouvelle pandémie approche. En plus du cas grave, les USA ont enregistré 65 cas humains bénins de grippe aviaire sur leur sol, depuis le début de l’année 2024.