- Un enfant de 13 ans a reçu un pacemaker sans sonde à double chambre.
- C'est la première fois qu'un tel dispositif est implanté chez un enfant.
- Il limite les risques de complication et supprime les restrictions d'activité physique.
C’est un petit objet métallique, qui tient dans le creux de la main. Le simulateur cardiaque sans sonde à double chambre est un appareil innovant pour traiter les patients atteints de troubles cardiovasculaires. Pour la première fois, un chirurgien américain a implanté cet appareil chez un enfant. L’opération a été racontée dans la revue PACE : Pacing and Clinical Electrophysiology.
Le pacemaker sans sonde permet de reprendre une activité physique, sans restriction
"Un patient de 13 ans a été adressé à la clinique d'électrophysiologie pédiatrique de l'UC Davis pour une présyncope, une sensation d'étourdissement ou de vertige sans s'évanouir réellement, après avoir été surveillé pendant des années pour un bloc cardiaque complet congénital", explique l’équipe du docteur Dan Cortez, directeur du service d'électrophysiologie pédiatrique de l'UC Davis, dans un communiqué. Cette maladie peut entraîner la mort subite. Or, différents examens ont montré une baisse progressive de la fréquence cardiaque moyenne de l'enfant : pour cette raison, les médecins ont parlé de la pose d’un stimulateur cardiaque à la famille. "Comme le patient souhaitait rester actif dans le sport sans restrictions, la stimulation sans sonde a été présentée comme une option et la famille a accepté", est-il précisé.
En effet avec ce type de pacemaker, le patient n'a pas de contre-indication d'activité comme l'avait expliqué le Dr François Le Gal, cardiologue au CHU de Poitiers, lors de la réalisation de la première pose de l'appareil chez un adulte dans son établissement hospitalier en 2016. "Le pacemaker sans sonde, c’est un tournant ! Il nous fait entrer dans une nouvelle ère pour la stimulation cardiaque", indique l'expert sur le site de l’hôpital. L’absence de sonde supprime le risque d’infections et de thromboses. "L’intervention, réalisée sous anesthésie locale, ne nécessite plus qu’une petite incision au niveau de la cuisse, endroit à partir duquel le pacemaker va être introduit dans la veine fémorale puis remontée jusqu’au cœur", précise l’hôpital. Cela permet de réduire la durée d’hospitalisation de moitié et de limiter les soins post-opératoires à domicile. "Le patient ne ressent aucune gêne et aucune contre-indication d’activités ne lui est imposée", indique l’établissement.
Pacemaker : une opération non-invasive via la veine jugulaire
Le stimulateur sans sonde, appelé AVEIR, posé sur l'adolescent est à double chambre : il aide à réguler le rythme cardiaque en stimulant les cavités supérieure (auriculaire) et inférieure (ventriculaire) du cœur. L’UC Davis précise qu’il a été implanté via la veine jugulaire interne droite (au lieu de la veine fémorale) "afin que le patient puisse se déplacer facilement et reprendre le sport plus rapidement". Aucune complication n’a été signalée, et au bout de trois mois, l’enfant a pu reprendre l'exercice physique et faire du sport.
Ce type de dispositif est autorisé chez les adultes depuis 2023 aux États-Unis. "Tout le monde, y compris les enfants, peut désormais bénéficier des avantages des stimulateurs cardiaques sans sonde et sans les complications qui accompagnent les sondes à long terme, conclut Dan Cortez. Quel que soit le type de stimulation dont un enfant a besoin (auriculaire ou ventriculaire, ou les deux), il peut désormais recevoir en toute sécurité une stimulation sans sonde et, après la courte période de récupération, ne pas avoir de restrictions quant à son niveau d'activité."