Jusqu’à présent massives et agressives, les stratégies de lutte contre le cancer ne cessent de s’affiner. Dans le Figaro, Anne Prigent s’est intéressée à la prostate. « Sur les 70 000 cancers diagnostiqués chaque année, relève la journaliste, entre 20 et 40% évolueront lentement, voire pas du tout. Dans ce cas, le traitement n’est plus systématique. Le dosage des PSA et des biopsies à intervalle régulier sont alors recommandés. Mais lors du dépistage, interroge le quotidien, comment identifier le cancer agressif qui menace la vie du patient et ceux d’évolution lente ? « Difficile, reconnaît Alexandre de la Taille, urologue à l’hôpital Henri Mondor à Créteil. Le résultat des biopsies identifie le cancer mais mal son pronostic ». Pour le spécialiste, l’enjeu est de développer des biomarqueurs et d’utiliser l’imagerie pour faire le diagnostic.
Et, pour ralentir la progression de la maladie, là encore, les médecins sortent des sentiers battus. Les traitements médicamenteux présentant souvent des effets secondaires non négligeables, les urologues s’intéressent à nos modes de vie. A l’hôpital Saint-Louis à Paris, le Pr François Desgranchamps conseille à ses patients une alimentation pauvre en graisses saturées, viande rouge et beurre, et riche en poissons gras et légumes. D’autres médecins préconisent des traitements par ultrasons, curithérapie ou cryothérapie. Interrogé par le journal, le Pr Guy Vallencien de l’Institut Montsouris, résume : « nous commençons par traiter les foyers » avant de s’attaquer à l’ensemble de l’organe.