- Dans une étude, menée sur 3.922 femmes enceintes, 565 dormaient moins de sept heures pendant la grossesse et durant deux à sept ans après l’accouchement.
- Ce manque de sommeil persistant est corrélé à un risque plus élevé de syndrome métabolique, qui correspond à l’association de plusieurs troubles liés à la présence d’un excès de graisse à l’intérieur du ventre.
- Aucun lien avec l'hypertension n’a été observé.
Brûlures d’estomac, mal de dos, envie fréquente d’uriner… Ces symptômes rendent les nuits des femmes enceintes difficiles et peuvent même entraîner des insomnies. Après l’accouchement, leur sommeil est également perturbé, car leur bébé ne dort pas encore pleinement lors des premiers mois de vie. Problème : ce manque de sommeil persistant est néfaste pour la santé cardiométabolique des mères. C’est ce qu’a récemment révélé des chercheurs de l’université Northwestern (États-Unis) dans une étude parue dans la revue JAMA Network Open.
3.922 femmes ont été suivies dans le cadre de leur première grossesse
Pour parvenir à cette conclusion, ils ont recruté 3.922 femmes enceintes, âgées de plus de 18 ans, de huit centres médicaux universitaires américains. Entre le 1er octobre et le 30 septembre 2023, elles ont été suivies dans le cadre de leur première grossesse et plusieurs années après leur accouchement. Les participantes ont été interrogées sur la durée de leur sommeil. Ensuite, l’équipe a utilisé des modèles de régression pour estimer les risques relatifs d'hypertension et de syndrome métabolique en fonction de la durée du sommeil. Pour rappel, le syndrome métabolique correspond à l’association de plusieurs troubles liés à la présence d’un excès de graisse à l’intérieur du ventre. "Les personnes concernées présentent un tour de taille important et au moins deux autres anomalies parmi les suivantes : une hyperglycémie (excès de sucre dans le sang), un taux de triglycérides élevé, un faible taux de 'bon' cholestérol HDL, une tension artérielle trop haute", précise l’Inserm.
Dormir moins de 7 heures de manière persistante est lié à un risque accru de syndrome métabolique
D’après les résultats, 565 personnes (soit 14,4 %) ont souffert d'un manque de sommeil persistant, c’est-à-dire qu’elles dormaient moins de sept heures pendant la grossesse et durant deux à sept ans après l’accouchement. Les volontaires noires et non mariées étaient significativement plus susceptibles de souffrir d'un manque de sommeil persistant que les participantes caucasiennes et celles mariées. Les auteurs ont noté que le manque de sommeil persistant était associé à un risque plus élevé de syndrome métabolique. En revanche, il n'y avait pas d'association avec l'hypertension. "Les futures recherches devraient examiner si les interventions ciblées sur le sommeil pendant et après la grossesse sont associées à une amélioration des résultats cardiométaboliques, en particulier chez les populations à risque accru", peut-on lire dans les conclusions.