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AVC : pourquoi les femmes sont-elles moins susceptibles de prendre des médicaments ?

Des chercheurs américains révèlent les raisons pour lesquelles l'inobservance thérapeutique après un accident vasculaire cérébral est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.

AVC : pourquoi les femmes sont-elles moins susceptibles de prendre des médicaments ? CandyRetriever/iStock




L'ESSENTIEL
  • Après un AVC, les femmes sont moins susceptibles que les hommes de prendre des médicaments.
  • Une étude montre que 80 % des patientes ne prennent pas les hypocholestérolémiants prescrits et 53 % n’ont pas recours aux anticoagulants.
  • Cette inobservance thérapeutique est partiellement due aux effets confondants du mode de vie, de l'état-civil et de l'accès aux soins.

"Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à subir des accidents vasculaires cérébraux (AVC) récurrents. L'observance thérapeutique (c’est-à-dire la manière qu’ont les personnes de se conformer aux prescriptions médicales ou aux règles d’un programme thérapeutique) est essentielle pour prévenir les récidives, mais les recherches portant sur les différences entre les sexes sont limitées." Face à ce constat, les scientifiques de l’École de santé publique de l'Université du Michigan (États-Unis) ont décidé d’analyser les différences entre les hommes et les femmes en matière d’adhésion aux médicaments après une attaque cérébrale, d’abord globalement et ensuite par classe de médicaments.

Cholestérol : 80 % des femmes ne prennent pas les médicaments prescrits

Afin de mener à bien les travaux, publiés dans la revue Journal of the American Heart Association, les auteurs ont identifié, dans une cohorte, 1.324 adultes ayant subi un premier accident vasculaire cérébral de 2008 à 2019. Parmi eux, 48 % étaient des femmes et 58 % étaient d’origine mexicaine. 85 jours après l'AVC, l'adhésion médicamenteuse autodéclarée a été définie comme le fait de ne jamais ou rarement manquer une dose au cours d'une semaine pour chaque traitement de prévention secondaire de l’attaque cérébrale (antihypertenseurs, hypocholestérolémiants, antiplaquettaires, anticoagulants). L’équipe a aussi pris en compte des facteurs démographiques et sociaux, liés au système de santé, au mode de vie, à l'état de santé.

Selon les données, les femmes étaient plus susceptibles de signaler une non-observance des médicaments pour prévenir les récidives. Dans le détail, ces dernières sont 80 % à déclarer qu'elles ne prennent pas les hypocholestérolémiants prescrits et 53 % n’utilisent pas les anticoagulants qui pourraient prévenir un nouvel accident vasculaire cérébral. Les chercheurs ont constaté que les femmes plus âgées, mariées ou ne disposant pas d'une assurance maladie privée avaient plus de risques de ne pas prendre leurs traitements à temps.

"Moins capables de gérer leur propre santé", car les femmes s’occupent "d'autres membres de la famille"

Si la prise en compte de l'obésité a atténué les différences entre les sexes, celle de l'âge, de la situation familiale, de l'accès aux soins, du tabagisme et de la consommation d'alcool n’a fait qu’accentuer les différences entre les hommes et les femmes. "Les femmes en général, et en particulier ici les Américaines d'origine mexicaine, sont plus susceptibles de s'occuper d'autres membres de la famille. En conséquence, elles peuvent être moins capables d'établir des priorités et de gérer leur propre santé", a expliqué Chen Chen, qui a dirigé les recherches.

D’après Lynda Lisabeth, professeur d'épidémiologie et de neurologie à l'université du Michigan, les cliniciens devraient envisager d’identifier ces facteurs et de discuter de l'importance de ne pas oublier les doses lorsqu'ils prescrivent ces médicaments à leurs patients afin de réduire leur risque de subir un nouvel accident vasculaire cérébral.

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