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Métabolisme

Les reins jouent un rôle crucial dans l'acclimatation à la haute altitude

À 4.300 mètres d’altitude, les Sherpas présentent une acclimatation respiratoire et rénale plus importante et/ou plus rapide.

Les reins jouent un rôle crucial dans l'acclimatation à la haute altitude Byelikova_Oksana/iStock




L'ESSENTIEL
  • Lors d’une ascension, les Sherpas présentaient une acclimatation respiratoire et rénale plus importante et/ou plus rapide, ce qui se traduisait par un pH entièrement compensé à 4.300 mètres.
  • Au cours de l’expédition, les personnes vivant dans les plaines à 1.400 mètres étaient alcalémiques, c’est-à-dire qu’elles présentaient une hausse du pH sanguin due à une alcalose.
  • Selon les chercheurs canadiens, ces résultats sont bénéfiques pour la physiologie dans son ensemble.

"L'exposition à la haute altitude impose un défi à l'oxygénation du sang et à l'équilibre acido-basique. Une réponse ventilatoire hypoxique soutenue et accrue protège l'oxygénation grâce à l'acclimatation ventilatoire, mais provoque une hypocapnie (une diminution de la quantité de dioxyde de carbone dans le sang artériel) et une alcalose respiratoire. Une acidose métabolique compensatoire à médiation rénale corrige ensuite le pH vers les valeurs de base, avec un degré élevé de variabilité interindividuelle. La compensation rénale différentielle entre les habitants des basses terres et les habitants des hauts plateaux tibétains (les Sherpas) en cours d'ascension n'était pas connue jusqu'à présent", ont indiqué des chercheurs de l'université Mount Royal (Canada).

L'acclimatation rénale des Sherpas est plus importante et plus rapide à 4.300 mètres

Dans une étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, ils ont décidé d’évaluer l'acclimatation respiratoire et rénale entre des groupes non acclimatés, appariés selon l'âge et le sexe, d'habitants des plaines et de montagnards tibétains, à savoir les Sherpas, au cours d'une montée progressive de 4.300 mètres dans l'Himalaya népalais. Plus précisément, l’équipe s’est concentrée sur les réactions d'acclimatation acido-basique du sang avant, soit à 1.400 mètres, et après le huitième et le neuvième jour de l’expédition dans les deux groupes.

Selon les résultats, les personnes vivant dans les plaines présentaient une pression partielle en dioxyde de carbone et une fonction ventilatoire significativement plus basses. Quant à leur pH, il était élevé uniquement à 1.400 mètres, "ce qui suggère une alcalose respiratoire et une compensation rénale seulement partielle". En revanche, les Sherpas avaient une pression partielle en dioxyde de carbone et une fonction ventilatoire légèrement plus faibles que d'habitude, mais un pH inchangé. Cela indique "une compensation rénale complète" à 4.300 mètres.

Fonction rénale : "une pression sélective sur les populations des hauts plateaux tibétains"

"Cette étude permet de mieux comprendre l'interaction entre l'ascendance et les mécanismes physiologiques contribuant à l'acclimatation à la haute altitude, ce qui pourrait indiquer une pression sélective sur les populations ancestrales des hauts plateaux tibétains en ce qui concerne la fonction rénale lors de l'acclimatation", a déclaré Trevor Day, auteur des recherches, qui estiment que ces résultats sont bénéfiques pour la physiologie dans son ensemble.

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