On le sait : les protéines bêta-amyloïde et tau, naturellement présentes dans l’organisme, sont mises en cause pour les lésions cérébrales détectées dans la maladie d’Alzheimer. "La protéine bêta-amyloïde, s’accumule à l’extérieur des neurones en formant des plaques appelées plaques amyloïdes ou plaques séniles, toxiques pour les neurones. La protéine tau, qui participe normalement à la constitution du squelette des cellules, est modifiée et, en désorganisant la structure des neurones, elle produit une dégénérescence neurofibrillaire aboutissant à la mort des neurones", indique l’Assurance Maladie. Cependant, des preuves émergentes suggèrent un lien potentiel entre la maladie d’Alzheimer et les agents pathogènes, comme le virus de l'herpès simplex 1 (HSV-1).
Alzheimer : des protéines liées au virus de l'herpès dans le cerveau des patients
Ainsi, dans le cadre d’une étude, des chercheurs de l'université de Pittsburgh (États-Unis) ont voulu se pencher sur la question. "Notre recherche, qui utilise la métagénomique, la spectrométrie de masse, le western blotting et la pathologie d'expansion par découplage, détecte des protéines associées au HSV-1 dans des échantillons de cerveau de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer", ont-ils écrit. À partir de leur analyse, publiée dans la revue Cell Reports, l’équipe a identifié des formes de protéines liées au virus de l'herpès, avec des quantités plus importantes de protéines virales colocalisées "avec des enchevêtrements de tau phosphorylée" dans des régions du cerveau particulièrement vulnérables à la maladie d'Alzheimer à tous les stades de la pathologie.
"La protéine peut initialement agir dans le cadre de la défense immunitaire du cerveau"
Autre observation : la protéine tau pourrait, dans un premier temps, protéger le cerveau du virus de l’herpès en réduisant l’expression de ces protéines et en diminuant nettement la mort neuronale post-infection de 64 % à 7 %. Toutefois, elle contribue ensuite à endommager le cerveau. "Notre étude remet en question la vision conventionnelle de la protéine tau comme étant uniquement nocive, en montrant qu'elle peut initialement agir dans le cadre de la défense immunitaire du cerveau. Ces résultats soulignent l'interaction complexe entre les infections, les réponses immunitaires et la neurodégénérescence, offrant une nouvelle perspective et de nouvelles cibles potentielles pour le développement thérapeutique", a déclaré l'auteur principal Or Shemesh, auteur des travaux.