- En cas de ménopause, les femmes résidant en milieu rural signalent davantage de sautes d'humeur, de douleurs musculaires et articulaires, de sécheresse vaginale que celles vivant en milieu urbain.
- Chez ces patientes, la prévalence des symptômes vasomoteurs, comme les bouffées de chaleur, était également élevée.
- Les faibles taux globaux d'utilisation de l'hormonothérapie de la ménopause suggèrent un besoin d'éducation concernant ce traitement, adapté aux résidentes des zones rurales.
Pour la première fois, des chercheurs de l’École de médecine de l'université de Washington et de l'université de l'Illinois à Chicago (États-Unis) ont examiné comment la ménopause, marquée par l'arrêt de l'ovulation et la disparition des règles, peut affecter les femmes en fonction de leur lieu de résidence, de leur statut socio-économique et de leur accès aux soins de santé.
Afin de comparer l'expérience de la ménopause chez les patientes résidant en milieu rural, dans une zone suburbaine et urbaine, l’équipe a mené une étude, parue dans la revue Menopause. Pour les besoins de celle-ci, elle a recruté 1.531 femmes, dont 686 adultes, âgées en moyenne de 50 ans, en fin de transition ménopausique et 845 personnes d’environ 65 ans en post-ménopause. Les participantes ont dû remplir un questionnaire sur les symptômes de la ménopause, les ressources et les traitements. Ensuite, les scientifiques ont séparé et classé les patientes en fonction de leur lieu de résidence.
Douleurs musculaires, sautes d’humeur, sécheresse vaginale… Plus de symptômes chez les femmes des zones rurales
Les résultats ont montré que les volontaires vivant dans des zones rurales subissent des fardeaux psychologiques et physiques plus importants que leurs homologues des banlieues et des villes. Dans le détail, les résidentes rurales en fin de transition ménopausique étaient plus nombreuses à souffrir de douleurs musculaires (65 %) et de crises de panique (30 %) que celles des zones suburbaines et urbaines. Du côté des participantes des milieux ruraux en post-ménopause, les symptômes les plus fréquents étaient les sautes d’humeur (23 %) et une sécheresse vaginale (37 %). Ces manifestations étaient moins présentes chez les citadines.
"La prévalence des symptômes vasomoteurs était élevée (71 % en fin de transition de la ménopause, 20 % en post-ménopause), mais l'utilisation de l'hormonothérapie de la ménopause était faible (11 % en fin de transition de la ménopause, 11 % en post-ménopause)", peut-on lire dans les recherches. D’après les auteurs, des différences dans les connaissances sur la ménopause, les choix de traitement et les expériences, en fonction de l'endroit où elles vivent ont été constatées.
Ménopause : l'éducation sur les traitements devrait être adaptée aux femmes rurales
Selon Erin Dwyer, qui a participé aux travaux, une partie de la disparité des soins est imputable aux prestataires de soins eux-mêmes, qui n'ont peut-être pas discuté de la thérapie de substitution hormonale ou des symptômes de la ménopause avec leurs patientes. Ces données suggèrent un besoin d'éducation concernant les interventions, adapté aux femmes résidant dans les zones rurales qui comptent sur des ressources différentes pour vieillir en bonne santé.