- Santé publique France a publié son premier bulletin épidémiologique depuis le passage du cyclone Chido.
- L’instance de santé fait état d’une situation inquiétante à Mayotte avec, comme principaux motifs de recours aux urgences, des plaies et des traumatismes.
- La situation entraîne des ruptures de soins et de traitements, pouvant avoir des conséquences graves pour les patients.
Ce vendredi 3 janvier, Santé publique France a publié son premier bulletin épidémiologique depuis le passage du cyclone Chido, qui a frappé Mayotte le 14 décembre dernier. Sur l’île, la priorité reste la prise en charge des urgences vitales et des blessés. Mais l’instance de santé fait état d’une situation inquiétante et de la nécessité, dès que possible, d’assurer la continuité des soins et des traitements.
Des amputations liées à des plaies surinfectées
Dans le détail, entre le 21 et le 29 décembre, il y a eu 1.440 passages aux urgences. Dans le même temps, au Centre Hospitalier de Mayotte (CHM), il y a eu neuf décès et 29 patients admis en réanimation. "Les plaies et traumatismes étaient les principaux motifs de recours aux urgences du CHM, suivies des diarrhées et des vomissements", indique Santé Publique France, qui tient ces données du dispositif de "surveillance renforcée" mise en place sur l’île. Celui-ci permet de recenser les données issues des structures sanitaires et de la population, via des questionnaires.
Les destructions matérielles du cyclone Chido "ont considérablement entravé l’accès aux soins, à l’eau potable et aux produits d’hygiène et alimentaires, exacerbant les vulnérabilités d’une population déjà en situation de précarité”, indique le document. Santé publique France note "des ruptures de soins et de traitements” qui entraînent d’importants risques de complications pour les patients atteints de maladies chroniques ou ceux ayant des plaies surinfectées, qui sont de plus en plus nombreux. Pour ces derniers, l’agence de santé note des cas de chocs septiques ou des nécroses, pour lesquels certains patients ont dû être amputés.
"Stress, peur ou détresse" : les troubles psychologiques du cyclone
En parallèle, Santé publique France indique que plusieurs pathologies hydriques - liées au manque d’eau potable - sévissent à Mayotte. "Les gastro-entérites aiguës à rotavirus, la fièvre typhoïde, le choléra, ainsi que des maladies comme la leptospirose et la bronchiolite, figurent parmi les menaces principales", détaille l’instance de santé. Mais il n’y a pas que les conséquences physiques, l’impact est aussi psychologique. "De nombreuses personnes souffrent de 'stress, de peur ou de détresse', des états exacerbés par les conséquences du cyclone”, souligne Santé publique France.
En renfort du CHM, un hôpital de campagne, d’une capacité de 100 patients, a été mis en place le 24 décembre. Mais, dès l’ouverture, le seuil était dépassé. Le deuxième jour, 200 patients ont été pris en charge. Entre le 24 et le 29 décembre, 1.170 patients ont été pris en charge.