- La stimulation du nerf vague est une technique déjà utilisée pour traiter la dépression.
- Une nouvelle étude vise à mesurer son efficacité pour savoir si cette technique doit être prise en charge aux États-Unis par les Centers for Medicare and Medicaid Services (CMS) et les régimes d’assurance privés.
- Les résultats montrent une diminution des symptômes et une amélioration de la qualité de vie chez les personnes souffrant de dépression résistante aux traitements grâce à la stimulation du nerf vague.
Les traitements pour lutter contre la dépression sont efficaces dans 70 % des cas, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Cela signifie que, pour certains patients, il n’y a pas de réponse thérapeutique satisfaisante. On parle alors de dépression résistante quand, selon le CHU de Montpellier, il y a un échec à "au moins à deux traitements antidépresseurs bien conduits”. Cependant, des chercheurs viennent peut-être de trouver une solution pour ces patients : la stimulation du nerf vague, qui relie l’intestin au cerveau. Dans une nouvelle étude appelée RECOVER et publiée dans la revue Brain Stimulation, ils indiquent avoir obtenu de bons résultats sur des participants atteints de dépression très résistante en utilisant cette technique.
Dépression : la stimulation du nerf vague, un traitement dont l'accès est restreint
Cette méthode est utilisée depuis 2005 aux États-Unis pour traiter la dépression résistante mais l’accès au plus grand nombre est restreint : "entre le coût de l’appareil en lui-même et l’opération chirurgicale pour l’implanter, la thérapie peut être inabordable pour de nombreux patients, car les Centers for Medicare and Medicaid Services (CMS) et la plupart des régimes d’assurance privés ne la couvrent pas actuellement”, peut-on lire dans ce communiqué. Les CMS fournissent une couverture santé à plus de 100 millions de personnes par le biais de Medicare, Medicaid, du Children’s Health Insurance Program et du Health Insurance Marketplace.
Le but de cette étude RECOVER est de recueillir des données sur l’efficacité de la thérapie, pour que les CMS - et les autres couvertures santé privées qui suivent généralement l’avis des CMS - déterminent s’il faut la couvrir. Deux essais ont été menés : le premier pour la dépression résistante au traitement, et le second quand elle est associée à un trouble bipolaire.
Moins de symptômes dépressifs grâce à la stimulation du nerf vague
Pour l’instant, seuls les résultats du premier essai sont connus. Celui-ci comprenait 493 participants atteints de dépression très résistante qui, pour les trois-quarts, les empêchaient de travailler. Ils avaient en moyenne essayé 13 traitements qui n’avaient pas fonctionné et en prenaient actuellement un, qu’ils devaient suivre aussi pendant l’étude. Tous ont été implantés d’un dispositif sous la peau. Mais, pour 249 seulement, celui-ci était un stimulateur du nerf vague.
Résultats : les participants avaient moins de symptômes et leur qualité de vie était améliorée. "Ce qui est vraiment important, c’est que les patients eux-mêmes rapportent une amélioration de leur qualité de vie, souligne Charles Conway, principal auteur des études. Il s’agit de patients ayant échoué à un nombre considérable de traitements, y compris des approches agressives comme l’électroconvulsivothérapie. Et ils ne disent pas seulement 'je vais un peu mieux.' Ils affirment observer des améliorations significatives dans leur capacité à fonctionner et à mener leur vie".