“Le 17 novembre, j’ai donné naissance à Khalil dans un silence glaçant, écrit la chanteuse Sheryfa Luna, dans un post Instagram. Pas de cri, pas de souffle. Mon fils était déjà parti. Ce jour-là, j’ai découvert une douleur qu’aucun mot ne peut vraiment décrire : donner la vie et devoir dire adieu dans le même instant”.
Le deuil périnatal, un sujet encore tabou
En France, en 2019, “le taux de mortalité périnatale (nombre d’enfants nés sans vie ou décédés au cours des 7 premiers jours de vie rapporté à l’ensemble des naissances à partir de 22 semaines d’aménorrhée (les semaines d’aménorrhée sont comptées à partir du premier jour des dernières règles)) s’élève à 10,2 %”, peut-on lire dans un rapport de la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees).
Comme Sheryfa Luna, beaucoup de parents traversent cette épreuve en France. Pourtant, le deuil périnatal reste peu connu, mal compris et même tabou. Comme l’indique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), “il arrive fréquemment que les femmes dont le bébé meurt pendant la grossesse ou lors de l’accouchement ne reçoivent pas de soins appropriés et ne soient pas traitées avec respect”.
2,6 millions d’enfants meurent au cours de leur premier mois de vie
Le deuil périnatal touche les parents qui ont perdu un bébé mort in utero ou juste après sa naissance. Diverses situations entrent dans le terme de deuil périnatal : les fausses couches, les interruptions médicales de grossesse, les interruptions volontaires de grossesse et la mort subite du nourrisson.
Lors de la perte d’un enfant, les parents peuvent ressentir divers sentiments : culpabilité, tristesse, manque, vide, détresse… “Quelques jours plus tard, j’ai dû accompagner Khalil jusqu’à sa dernière demeure, un acte si bouleversant qu’aucune mère ne devrait avoir à le vivre”, écrit la chanteuse Sheryfa Luna.
Au sein du couple, il faut parler mais quand les deux personnes s’en sentent prêtes. L’échange avec les médecins, pour comprendre ce qui s’est passé, peut aussi aider les parents à se reconstruire. Faire appel à un professionnel, comme un psychologue, peut aussi aider à traverser cette épreuve.
D’après l’Unicef, dans le monde, 2,6 millions d’enfants meurent au cours de leur premier mois de vie.