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Protéines

Maladie cardiaque, AVC, diabète : on sait pourquoi la solitude est si mauvaise pour la santé

Des chercheurs britanniques et chinois ont découvert un des mécanismes impliqués dans l’impact négatif de la solitude et de l’isolement sur la santé.

Maladie cardiaque, AVC, diabète : on sait pourquoi la solitude est si mauvaise pour la santé Farknot_Architect/istock




L'ESSENTIEL
  • Des chercheurs ont analysé les protéines provenant d'échantillons de sang prélevés sur plus de 42.000 adultes pour comprendre comment la solitude pouvait impacter la santé.
  • Ils ont ainsi repéré cinq protéines dont l'abondance était causée par la solitude.
  • L'équipe a montré que la solitude est liée à un risque plus élevé de maladie cardiaque, d'accident vasculaire cérébral et de diabète de type 2.

Maladies cardiaques, AVC, diabète de type 2… de nombreuses études ont révélé les méfaits de la solitude sur la santé. Des chercheurs des universités de Cambridge (Royaume-Uni) et de Fudan (Chine) sont parvenus à mettre en lumière les mécanismes qui conduisent les relations sociales à avoir un impact sur l’organisme. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature Human Behaviour.

Solitude et maladies : les protéines passées à la loupe

Pour tenter de comprendre comment les interactions avec les amis et la famille aident à rester en bonne santé, les chercheurs ont eu l’idée d’examiner l’ensemble des protéines présentes dans le sang. Ils ont analysé les échantillons de plus de 42.000 adultes âgés de 40 à 69 ans. Leurs scores d’isolement social et de solitude ont été calculés en parallèle.

Ces éléments ont permis à l’équipe d’identifier 175 protéines associées à l'isolement social et 26 protéines à la solitude. "Il y a eu un chevauchement substantiel, environ 85 % des protéines associées à la solitude étant partagées avec l'isolement social", précise les auteurs dans leur communiqué.

"Beaucoup de ces protéines sont produites en réponse à l'inflammation, à l'infection virale et dans le cadre de nos réponses immunitaires, en plus d'avoir été liées aux maladies cardiovasculaires, au diabète de type 2, aux accidents vasculaires cérébraux et à la mort prématurée", ajoutent-ils.

Le professeur Jianfeng Feng, l'un des responsables de l'étude, précise de son côté : "Les protéines que nous avons identifiées nous donnent des indices sur la biologie qui sous-tend la mauvaise santé chez les personnes socialement isolées ou seules, soulignant pourquoi les relations sociales jouent un rôle si important pour nous garder en bonne santé."

5 protéines en hausse à cause de la solitude

Dans un second temps – grâce à une technique statistique appelée randomisation mendélienne – l’équipe a identifié cinq protéines dont l'abondance était causée par la solitude. L’une d’elles est baptisée ADM. Elle est associée avec un volume moindre du cortex insulaire (zone du cerveau qui traite l'information émotionnelle et sensorielle comme la douleur et la conscience de soi) ainsi que du noyau caudé gauche (impliqué dans les processus émotionnels, de récompense et sociaux). Des niveaux plus élevés de ADM sont aussi liés à un risque accru de décès prématuré.

Le sentiment de solitude impacte également les niveaux de l'ASGR1, selon les résultats de l’étude. Cette protéine est associée à un taux de cholestérol plus élevé et à un risque accru de maladie cardiovasculaire. "Les autres protéines identifiées jouent un rôle dans le développement de la résistance à l'insuline, de l'athérosclérose et de la progression du cancer, par exemple", précisent les scientifiques.

"Ces résultats soulignent l'importance du contact social pour nous garder en bonne forme. De plus en plus de personnes de tous âges déclarent se sentir seules. C'est pourquoi l'Organisation Mondiale de la Santé a décrit l'isolement social et la solitude comme un « problème de santé publique mondial ». Nous devons trouver des moyens de nous attaquer à ce problème croissant et de garder les gens connectés pour les aider à rester en bonne santé", conclut la Pr Barbara Sahakian de l'Université de Cambridge qui a travaillé sur cette recherche.

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