- La dépression post-partum touche entre 10 et 20% des mères après une naissance.
- Elle se traduit le plus couramment par des épisodes de tristesse, des troubles du sommeil et parfois des idées suicidaires.
- Le risque de ce trouble doit être pris en compte et anticipé avant la reprise du travail à l'issue du congé maternité.
Traditionnellement considéré comme un événement heureux, la maternité peut aussi mal tourner : on estime que 10 à 20% des mères sont atteinte de troubles dépressifs dans les semaines qui suivent l’accouchement. C’est ce que l’on appelle la dépression post-partum, un trouble multifactoriel mais avant tout lié aux mutations du cerveau qui se produisent tout au long des deux années qui suivent une grossesse. "A ce moment-là, le cerveau est fragilisé, c’est une vulnérabilité naturelle qui rend les mères plus sensibles pour les rendre plus attentives aux besoins du nourrisson et leur permettre de mieux s’en occuper", explique Anne-Laure Sutter, pédopsychiatre.
Tristesse, troubles du sommeil et idées suicidaires
Résultat, des épisodes de tristesse, des troubles du sommeil, voire des idées suicidaires peuvent accompagner les premières semaines ou les premiers mois suivant l’arrivée d’un enfant, bien au-delà des conséquences normales de cet événement qui change forcément le quotidien des jeunes parents.
La dépression post-partum est fait un trouble lié à de nombreux facteurs : des antécédents psychologiques ou psychiatriques, un accouchement parfois vécu de façon traumatisante et bien sûr les facteurs environnementaux qui viennent aggraver les effets courant de l’arrivée d’un petit enfant, une charge mentale accrue et les problèmes de sommeil en raison des réveils nocturnes qu’impose le rythme d’alimentation du bébé.
Dépression post-partum et reprise du travail
Largement sous-diagnostiquée, même si, selon Anne-Laure Sutter, "le développement de la santé périnatale permet de mieux la repérer", la dépression post-partum est évidemment un sujet lors de la reprise du travail à l’issue d’un congé maternité. Pour Anne-Laure Sutter, le maître mot pour gérer ce retour à la vie professionnelle, c’est l’anticipation.
Principalement pour les femmes qui ont des antécédents en matière de santé mentale et pour lesquelles une consultation pré-conceptionnelle est vivement recommandée. Mais même pour la population générale, le moment de la reprise du travail doit faire l’objet d’attentions particulières. "La santé mentale doit être privilégiée lors des entretiens avec la médecine du travail qui sont prévus avant la reprise de l’activité", insiste Anne-Laure Sutter. Avec à la clé d’éventuelles mesures comme un aménagement de poste, l’orientation vers des crèches intégrées lorsqu’elles sont mises en place par les entreprises ou un accompagnement psychologique par ailleurs facilité par la création de Mon soutien psy depuis 2022.
Une vigilance à maintenir sur les deux années suivant une naissance
"La dépression post-partum est vraiment souvent liée à une augmentation de la charge mentale après une naissance et l’entreprise a un rôle important à jouer lorsque la jeune maman reprend son travail", insiste Anne-Laure Sutter en appelant au maintien de la vigilance parce que ce trouble "peut durer tant que les mutations du cerveau qui suivent la naissance de l’enfant et qui durent jusqu’à deux ans ne sont pas stabilisées".