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Stress

Travail : voici les trois choses qui affectent le plus votre sommeil

Par Stanislas Deve

Le stress au travail, mais également la sédentarité et les horaires irréguliers, compromettent largement la qualité du sommeil et la santé des employés à long terme, selon de nouvelles études.

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Le stress au travail provoque des troubles persistants du sommeil : difficultés à s’endormir, réveils nocturnes ou précoces, sensation de fatigue...
La sédentarité au travail, elle, augmente les symptômes d'insomnie, tandis que les horaires irréguliers entraînent un besoin de "sommeil de rattrapage", qui perturbe les rythmes circadiens.
Les experts recommandent de favoriser l'autonomie, d'intégrer l'activité physique au travail et de stabiliser les horaires pour améliorer la qualité du sommeil et le bien-être des salariés.

Omniprésents dans de nombreux milieux, le stress, la sédentarité et les horaires irréguliers au travail constituent une combinaison redoutable pour le sommeil. Ce qui n’est pas sans conséquences sur la santé globale et la productivité des employés. Deux nouvelles études, menées par des universités américaines, mettent la lumière sur ces risques et soulignent la nécessité d’actions ciblées.

Le stress au travail, ennemi insidieux du sommeil

Selon la recherche publiée dans l’American Journal of Industrial Medicine, les travailleurs de 51 ans en moyenne qui se plaignaient d’un stress élevé au travail présentent davantage de troubles du sommeil sur une période de neuf ans. Au menu, selon un communiqué : des difficultés à s’endormir, des réveils nocturnes répétés, des réveils précoces et une sensation de fatigue malgré un temps de sommeil suffisant.

Pour mesurer ce stress au travail, l’équipe de chercheurs a utilisé le "modèle de Karasek", un outil qui permet d’évaluer les tensions professionnelles. Tous les indicateurs montrent une association significative entre un stress à long terme et l’apparition de troubles du sommeil. Face à ce constat, les experts plaident pour des interventions sur le lieu de travail, comme une meilleure autonomie des salariés ou une répartition équilibrée des charges de travail.

Les effets du travail sédentaire et des horaires irréguliers

De même, la sédentarité au travail, qui touche près de 80 % des employés modernes, augmente de 37 % les symptômes d’insomnie, d’après la seconde étude publiée dans le Journal of Occupational Health Psychology. Les travailleurs sédentaires rapportent ainsi des difficultés à s’endormir, des interruptions de sommeil fréquentes et une fatigue persistante en journée.

Et pour cause, le manque de mouvement pendant la journée favorise des cycles de sommeil irréguliers, renforçant ainsi une "spirale d’insomnie", peut-on lire dans un communiqué. Pour contrer ce phénomène, il est recommandé d’intégrer des activités physiques dans la journée de travail et de limiter les activités professionnelles en dehors des heures de bureau.

Enfin, il apparaît que les employés aux horaires atypiques, tels que les travailleurs de nuit ou ceux ayant des emplois à horaires variables, sont davantage susceptibles de tomber dans la catégorie des dormeurs "de rattrapage", ceux qui compensent un sommeil insuffisant et peu réparateur par des siestes ou des grasses matinées. Des pratiques qui déstabilisent les rythmes circadiens et compromettent la qualité globale du sommeil sur le long terme...

Or, d’après l’étude, 66 % des employés aux horaires irréguliers auraient un besoin accru de sommeil "de rattrapage". Une approche proactive, comme l’établissement d’horaires prévisibles et la réduction des quarts de nuit, pourrait significativement améliorer leur santé, selon les auteurs.