Que se passe-t-il lorsque l’on mange très gras et sucré dès le plus jeune âge ? Une nouvelle étude, publiée dans la revue ACS Chemical Neuroscience, suggère qu’une alimentation malsaine pendant l’enfance et l’adolescence peut avoir des effets délétères sur le développement psychologique et comportemental à l’âge adulte.
Régime gras : plus d’impulsivité et moins de prise de risque
Pour parvenir à ce constat, les chercheurs ont réalisé des expériences sur 40 jeunes rats. La moitié d’entre eux ont reçu un régime alimentaire hypercalorique à base de cheesecake ("rats cheesecake"), tandis que l’autre moitié étaient nourris avec un régime équilibré ("rats chow"), précise un communiqué. Une fois adultes, les rongeurs ont participé à plusieurs tests, y compris des jeux, destinés à évaluer leur contrôle de soi et leur prise de décision.
Résultat, les analyses comportementales ont révélé des différences significatives entre les deux groupes. Les "rats cheesecake" répondaient prématurément à des indices visuels, montrant une impulsivité accrue par rapport aux autres rats. En revanche, dans des scénarios de jeu, ils faisaient preuve de prudence, optant pour des récompenses plus sûres mais moins importantes, contrairement aux "rats chow", plus enclins à prendre des risques.
Une perturbation du système de récompense et de plaisir
Des tests complémentaires ont par ailleurs révélé des disparités génétiques et métaboliques entre les groupes. Les "rats cheesecake" présentaient des modifications dans le cortex préfrontal, une région clé du cerveau qui influence la personnalité et le contrôle du comportement. Leur voie mésolimbique, connue pour réguler le système de récompense et les comportements de recherche de plaisir, était notamment perturbée. Enfin, des changements au niveau des acides gras intestinaux étaient liés à des conséquences neurologiques et comportementales.
Ces résultats suggèrent qu’une alimentation riche en graisses pendant l’adolescence pourrait perturber le développement du cerveau, avec des répercussions à long terme sur l’impulsivité et la prise de décision. En attendant des études supplémentaires qui permettront de mieux comprendre les mécanismes en jeu, les chercheurs invitent donc les enfants à adopter, dès le plus jeune âge, un régime équilibré pour préserver leurs capacités cognitives et comportementales futures.