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QUESTION D'ACTU

Les Rendez vous de la Qualité de Vie auTravail

«Avec le Dry January on est passé du discours sur le problème au discours sur les solutions»

L’alcoolo-dépendance fait partie des problèmes de santé qui peuvent exister dans la sphère professionnelle. On estime que 20% des actifs ont ponctuellement des épisodes d’alcoolisation. A l’occasion du Dry January, l’émission « Les Rendez-vous de la Qualité de Vie au Travail » a reçu Luc Wise, président de The Good Company, une société de communication et de publicité. Son regard sur le phénomène des addictions, dont celle à l’alcool, dans le monde de l’entreprise.  

\ iStock/Elena Rui




L'ESSENTIEL
  • Le Dry January consiste à une abstinence ou du moins une consommation modérée d'alcool durant tout le mois de janvier.
  • On estime que 20% des actifs en France ont ponctuellement des épisodes d'alcoolisation.
  • Pour le patron de The Good Company, le Dry January a permis de "lever le tabou et créer le débat" sur l'addiction à l'alcool.

Depuis une quinzaine d’années, le mois de janvier est devenu un rendez-vous auquel 17 millions de Français se déclarent prêts à répondre, celui du Dry January, une initiative importée de Grande-Bretagne qui a pour but de sensibiliser sur la consommation d’alcool en invitant à privilégier l’abstinence durant quelques semaines.

Si l’événement connait un succès croissant, il n’a jamais été soutenu par les pouvoirs publics alors que l’abus d’alcool serait responsable de dizaines de milliers de décès chaque année en France. "Il s’agit d’un produit toxique qui peut entraîner de graves dommages et la recommandation de pas consommer plus de deux verres par jour est un seuil à partir duquel les problèmes peuvent devenir importants", rappelait ainsi le Pr Amine Benyamina, président de la Fédération Française d’Addictologie, dans une émission récemment diffusée sur France-Inter.

Des épisodes d'alcoolisation chez 20% des actifs

Mais à défaut d’une véritable mobilisation nationale, cette opération trouve évidemment sa déclinaison dans l’univers professionnel où l’alcool est parfois dangereusement présent : on estime que 20% des actifs en France ont ponctuellement des épisodes d’alcoolisation.

"Il s’agit d’un problème de société mais il faut, à propos de la consommation d’alcool dans le milieu professionnel évoquer l’usage festif mais aussi ses effets anxiolitiques", souligne dans notre émission "Les Rendez-vous de la Qualité de vie au Travail" Luc Wise, président de l’entreprise The Good Company, une société qui travaille dans la communication et la publicité. Un secteur à propos duquel il existe une sorte d’a-priori qui voudrait qu’il soit propice au développement de certaines addictions.

Prévention des dérives addictives

"Il y a des comportements addictifs dans nos métiers, c’est une réalité, parce que nos équipes sont jeunes et que nous travaillons dans un univers très compétitifs avec des périodes d’implication très intense. Mais il y a aussi l’image véhiculée par le story-telling des années 90 symbolisé par le fameux "99 francs" de Frédéric Beigbeder qui parle en fait d’une période un peu révolue où les pubards ont joué sur le côté bad-boys !", tempère ce patron qui a initié dans son entreprise une démarche de prévention sur les dérives addictives.

"Nous avons élaboré un module de e-learning sur le burn-out et les addictions et mis en place des référents auxquels nos collaborateurs peuvent se confier et être orientés vers des solutions", explique Luc Wise.

"Une porosité entre vie privée et vie professionnelle"

Et le fameux Dry January, qu’en pense ce responsable d’une entreprise qui se veut "engagée et responsable", notamment sur le registre de la préservation de la santé et de la qualité de vie au travail ? "Je me suis rendu compte de ses effets bénéfiques à long terme, cela permet de se convaincre que l’on peut maîtriser sa consommation, cela a permis de lever le tabou, de créer le débat. On est passé du discours sur le problème, le fameux "Un verre, ça va, deux verres, bonjour les dégâts", au discours sur les solutions ».

Et Luc Wise de faire aussi le lien avec un sujet plus large que le risque lié à l’alcool, celui de la santé mentale dans l’univers professionnel. "C’est un vrai problème chez les jeunes, si on n’en prend pas la mesure, il y aura de quoi s’inquiéter. On a besoin d’une jeunesse en forme !". Mais pour lui, avec le même regard que celui qu’il porte sur l’opération Dry January, "tout cela fait partie de la vie, dans ce domaine il y a toujours une porosité entre la vie privée et la vie professionnelle, entre le médical et le management; ce n’est pas si grave si on cherche des solutions… ".

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