- Une jeune femme a été blessée par son sextoy lors d'une IRM.
- Le "jouet" en silicone abritait un noyau en métal. Il a bougé lors de l'examen à cause du champ magnétique.
- En effet, une IRM nécessite que le patient n’ait aucun objet métallique sur lui.
Il ne faut rien cacher à son médecin, même si cela vous paraît intime, honteux ou tabou. La mésaventure d’une patiente de 22 ans aux USA le rappelle. En juillet 2023, la jeune femme a été sérieusement blessée car le sex-toy inséré dans son corps - dont elle n'avait pas parlé à son professionnel de santé - s’est déplacé lors d’une IRM.
IRM : le plug anal est remonté jusqu’à sa cage thoracique
Dans le rapport d’incident de la Food and Drug Administration (agence américaine des produits médicamenteux) repris par le Daily mail, il est indiqué que la jeune femme n’a pas révélé au professionnel de santé lui faisant passé une IRM, qu’elle avait un plug anal inséré. "Elle est allée passer l'IRM et lorsque l'examen était terminé et que le technicien retirait la table, la patiente a commencé à crier", explique l’agence sanitaire. L'Américaine a indiqué ressentir une forte douleur et des nausées et avoir l’impression qu’elle allait s’évanouir. Une ambulance a été appelée afin de la conduire à l'hôpital. "La patiente a été examinée par le radiologue sur place avant le transport pour s'assurer qu'elle allait bien", précise le document.
Les examens ont révélé que le jouet sexuel inséré dans son rectum s'était déplacé à travers son corps lors de l’examen. La jeune femme pensait qu’il était 100 % en silicone, mais il contenait en réalité un noyau métallique. Ce dernier a réagi aux forces magnétiques de l’IRM et est remonté jusqu’à sa cage thoracique, provoquant d’importantes blessures. Toutefois, ces dernières n’ont pas été détaillées.
L’incident a fait l’objet de plusieurs messages de prévention et sensibilisation par des professionnels de santé sur les réseaux sociaux depuis sa survenue en juillet 2023.
Woman's three worrying symptoms after sex toy 'dragged through body' in MRI scan https://t.co/vceToibw6w pic.twitter.com/2FKc1PEWsd
— The Mirror (@DailyMirror) January 9, 2025
IRM : pourquoi il ne faut pas porter de métal pendant l’examen
Pour créer des images transversales détaillées, les IRM utilisent des champs magnétiques puissants (de l'ordre de quelques teslas, généralement 1,5 T et 3 T). C’est pourquoi il est demandé aux patients de ne porter aucun objet métallique lors de l’examen. "Il est donc nécessaire d’enlever bijoux, piercings, ceintures, montres, lunettes, fermetures éclair, prothèses auditives ou dentaires, etc. Les cartes magnétiques seront laissées à l’extérieur de la salle. Il est préférable également de ne pas porter de maquillage", note le Vidal sur son site internet.
Dans une interview accordée au Daily Mail, le professeur Adam Taylor, expert en anatomie humaine à l'Université de Lancaster, a expliqué : "la vitesse à laquelle les matériaux ferromagnétiques se déplacent dans un champ IRM est proportionnelle à la masse de l'objet et à sa distance du champ magnétique. Des choses comme les trombones ou les épingles à cheveux atteindraient facilement à 60km/m s’ils entrent dans le champ."
"Comme ce “jouet” était principalement en silicone avec un noyau métallique, il est possible qu'il se déplace à une vitesse proche de la vitesse du son." Il a ajouté qu'un tel événement pouvait être très grave.
En raison de ce phénomène, les IRM sont contre-indiqués aux personnes qui portent :
- un pacemaker : le stimulateur cardiaque risque de cesser de fonctionner ;
- des neurostimulateurs : ces appareils sont utilisés par exemple avec la maladie de Parkinson ;
- une valve cardiaque ou un clip vasculaire métallique : ces dispositifs médicaux ne sont plus métalliques aujourd’hui, mais ils l’étaient il y a quelques années.
"Le matériel orthopédique (prothèse de hanche ou de genou, broches, plaques, vis) ne pose habituellement pas de problème, car il est immobilisé par la cicatrice osseuse autour de lui. Les éclats de métal (par exemple de balle) ne sont dangereux que s’ils sont à proximité de l’œil", explique le Vidal.