ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Cancer : l'obésité affecte les chances de survie des enfants

Oncologie

Cancer : l'obésité affecte les chances de survie des enfants

Par Geneviève Andrianaly

Chez les enfants cancéreux, ceux souffrant d'obésité au moment du diagnostic peuvent être confrontés à un risque élevé de décès.

ELENA BESSONOVA/iStock
Dans une récente étude, 10,5 % des enfants ayant reçu un diagnostic de cancer étaient obèses.
L’obésité infantile au moment du diagnostic est indépendamment associée à de faibles taux de survie.
Cela est particulièrement observé chez les jeunes atteints de leucémie lymphoblastique aiguë et de tumeurs cérébrales.

Une nouvelle étude met en évidence l'impact négatif de l'obésité sur tous les types de cancers infantiles. Pour la mener à bien, des chercheurs du Centre Hospitalier Universitaire Sainte-Justine à Montréal, se sont appuyés sur les informations de la base de données cancer chez des jeunes au Canada, qui comprend tous les enfants âgés de 2 à 18 ans chez qui un cancer a été diagnostiqué entre 2001 et 2020. L'obésité a été définie comme un indice de masse corporelle ajusté en fonction de l'âge et du sexe égal ou supérieur au 95e percentile. En outre, l’équipe a évalué la survie sans événement à cinq ans (survie sans rechute du cancer), ainsi que la survie globale.

Cancer : des taux inférieurs de survie plus faibles chez les enfants obèses au moment du diagnostic

Au total, 11.291 patients ont été inclus. Parmi eux, 10,5 % étaient obèses au moment du diagnostic de cancer. Par rapport aux jeunes qui n'étaient pas obèses au moment du diagnostic initial du cancer, les enfants obèses présentaient des taux inférieurs de survie sans événement à cinq ans (77,5 % contre 79,6 %) et de survie globale (83,0 % contre 85,9 %). Après avoir pris en compte des facteurs, tels que l’âge, le sexe, l’origine ethnique, le moment du traitement et les différentes tumeurs, les auteurs ont constaté que l'obésité au moment du diagnostic était liée à une augmentation de 16 % du risque de rechute et de 29 % du risque de décès. "L'impact négatif de l'obésité sur le pronostic était particulièrement prononcé chez les patients atteints de leucémie lymphoblastique aiguë et de tumeurs cérébrales", peut-on lire dans les résultats publiés dans la revue Cancer.

Un "besoin urgent de réduire l'épidémie d'obésité infantile"

"Nos travaux justifient l'évaluation de différentes stratégies visant à atténuer le risque négatif de l'obésité sur les résultats du cancer dans de futurs essais. Ils renforcent également le besoin urgent de réduire l'épidémie d'obésité infantile, car elle peut avoir des conséquences importantes sur la santé", a conclu Thai Hoa Tran, co-auteur de l’étude. Pour rappel, en plus d’augmenter le risque de diabète, de maladies cardiovasculaires, de troubles neurologiques, de pathologies respiratoires chroniques et de troubles digestifs, l’obésité chez les enfants et les adolescents a différentes conséquences psychosociales néfastes. "Elle a des répercussions sur les résultats scolaires et la qualité de vie, que viennent aggraver la stigmatisation, la discrimination et le harcèlement", signale l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Consultez notre ouvrage vidéo numérique,

seule une création de compte est requise pour y accéder.