ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Adopter un mode de vie plus sain, la meilleure solution contre le mal de dos ?

Lombalgie

Adopter un mode de vie plus sain, la meilleure solution contre le mal de dos ?

Par Geneviève Andrianaly

Manger équilibré, dormir suffisamment, boire moins d’alcool, être plus actif… Ces bonnes habitudes peuvent aider à mieux gérer et atténuer les douleurs lombaires.

Prostock-Studio/iStock
Lors du programme "Healthy Lifestyle Program (HeLP)", des patients ayant une lombalgie chronique et au moins un facteur de risque lié au mode de vie ont été accompagnés par des physiothérapeutes, des diététiciens et des coachs afin d’adopter de bonnes habitudes.
Après 26 semaines, ils ont obtenu un score inférieur de 1,3 point au questionnaire d'invalidité et ont perdu 1,6 kg de plus que les volontaires ayant bénéficié des soins de physiothérapie standard.
Les chercheurs soulignent la nécessité d'un changement dans le traitement du mal de dos, en s'éloignant des médicaments et des procédures et en s'attaquant aux facteurs liés au mode de vie qui peuvent faire toute la différence.

C’est l'une des principales causes d'invalidité dans le monde. La lombalgie est une douleur, souvent intense, au niveau des vertèbres lombaires, situées en bas du dos. Malgré la prise de nombreux traitements, ces derniers ne parviennent souvent pas à apporter un soulagement durable. "On pense qu'un mode de vie malsain augmente le développement et la persistance du mal de dos, mais il existe une incertitude quant à savoir si l'intégration de la prise en charge des risques liés au mode de vie dans la gestion de la lombalgie améliore les résultats pour les patients", ont indiqué des chercheurs de l’université de Sydney (Australie).

Lombalgie : cibler les facteurs de risque liés au mode de vie

Pour en savoir plus, ces derniers ont réalisé une étude publiée dans la revue JAMA Network Open. Ils ont recruté 346 adultes tous atteints de lombalgie chronique et présentant au moins un facteur de risque lié au mode de vie, tel que l'obésité, une mauvaise alimentation, des habitudes sédentaires ou le tabagisme. Les participants, suivis de 2017 à 2020, ont été répartis au hasard dans deux groupes : le "Healthy Lifestyle Program (HeLP)" ou les soins de physiothérapie standard basés sur des recommandations pour la prise en charge de leurs douleurs lombaires.

Dans le cadre du programme HeLP, les volontaires ont eu des rendez-vous téléphoniques avec des physiothérapeutes, des diététiciens et des coachs, qui les ont aidés à déterminer quelles habitudes de vie pouvaient influencer leur mal de dos comme le poids, l'inactivité, une mauvaise alimentation, un sommeil insuffisant, le tabagisme ou la consommation excessive d'alcool. Ils ont ensuite reçu des conseils, pendant une période de six mois, pour les aider à résoudre les problèmes liés à leur mode de vie.

Adopter de bonnes habitudes réduit l'invalidité et favorise la perte de poids

Les résultats ont montré une différence en ce qui concerne l’invalidité entre les groupes après 26 semaines. Les personnes ayant participé au programme HeLP ont obtenu en moyenne un score inférieur de 1,3 point que les adultes ayant reçu des soins de physiothérapie standard. Les volontaires de HeLP ont également perdu en moyenne 1,6 kg de plus que le groupe témoin. Ces derniers ont également vu leur qualité de vie s’améliorer davantage.

"La résolution des douleurs dorsales ne doit pas se limiter au dos. Notre corps n'est pas une machine, mais plutôt un écosystème où de nombreux facteurs interagissent et déterminent notre fonctionnement et nos sensations. Le mal de dos n'est pas différent. Par conséquent, lorsqu'une personne souffre d'un mal de dos qui ne s'améliore pas, elle doit s'attendre à recevoir des soins complets portant sur une série de facteurs, et pas seulement sur ce qui se passe au niveau de sa colonne vertébrale. (…) Le problème, c'est que peu de gens en sont informés, et encore moins reçoivent la prise en charge nécessaire pour se concentrer sur les éléments qui influencent la douleur et l'incapacité à long terme. Trop de personnes sont orientées vers une intervention chirurgicale ou se voient prescrire des médicaments qui ne les soulagent pas et qui peuvent même être encore plus nocifs", a signalé Chris Williams, qui a dirigé les recherches.