- Une étude montre que les températures intérieures peuvent influencer les performances cognitives des personnes âgées. Les populations à faible revenu sont les plus touchées.
- Les participants âgés de 65 ans et plus ont signalé moins de problèmes d'attention lorsque leur domicile était entre 20 et 24 degrés. En dehors de cette plage, ces problèmes doublaient pour chaque variation de 4 %, dans un sens ou dans l'autre.
- Les chercheurs appellent à des interventions de santé publique visant à renforcer la "résilience climatique" pour les personnes âgées et à des politiques de logement pour optimiser les températures intérieures, améliorer l’efficacité énergétique...
Ni trop froid ni trop chaud, pour le bien du cerveau ? Une nouvelle étude, publiée dans le Journal of Gerontology: Medical Sciences, met en évidence un lien significatif entre la température à l’intérieur du domicile et les capacités cognitives des personnes âgées, soulignant ainsi un risque accru pour leur santé cognitive face au changement climatique.
Menée par les chercheurs du Hinda and Arthur Marcus Institute for Aging Research, affilié à la Harvard Medical School, cette étude a révélé que les seniors éprouvaient moins de difficultés à maintenir leur attention lorsque la température de leur chez-eux se situait entre 20 et 24 °C. En dehors de cette plage, les problèmes d’attention doublaient pour chaque variation de 4 °C, dans un sens ou dans l'autre.
Un lien entre température intérieure et capacités cognitives
Intitulée "Home Ambient Temperature and Self-reported Attention in Community-Dwelling Older Adults", cette étude longitudinale a suivi 47 adultes de 65 ans et plus pendant un an. Les chercheurs ont surveillé les températures à domicile ainsi que les difficultés d’attention auto-rapportées par les participants. Elle montre que même dans les conditions climatiques actuelles, les températures intérieures affectent déjà les capacités cognitives des personnes âgées.
Les populations à faible revenu sont particulièrement vulnérables, précise un communiqué, car elles disposent souvent de ressources limitées pour réguler leur environnement thermique, ce qui accentue les inégalités de santé.
Un enjeu climatique global
"Nos résultats aident à comprendre l’impact des facteurs environnementaux, comme la température intérieure, sur la santé cognitive des populations vieillissantes", expliquent les chercheurs. Ils appellent à des interventions de santé publique visant à renforcer la "résilience climatique" pour les personnes âgées et à des politiques de logement pour optimiser les températures intérieures, améliorer l’efficacité énergétique...
Alors que les températures mondiales augmentent, "garantir un accès à des environnements thermiques contrôlés devient crucial pour protéger leur bien-être cognitif", selon les scientifiques. Ils rappellent que cette étude s’ajoute à d’autres recherches montrant que les effets du changement climatique dépassent la santé physique pour toucher les fonctions cognitives.