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QUESTION D'ACTU

PFAS

Les «polluants éternels» dans l’eau potable sont-ils responsables d’une hausse des cancers ?

La contamination de l'eau potable par les PFAS, ou "polluants éternels", pourrait être à l'origine de milliers de nouveaux cas de cancer chaque année aux États-Unis, selon une étude.

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L'ESSENTIEL
  • Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), présentes dans de nombreux produits du quotidien, contaminent 45 % des réserves d’eau potable aux États-Unis, augmentant jusqu’à 33 % le risque de certains cancers.
  • Les chercheurs ont identifié des hausses de cancers digestifs, respiratoires et endocriniens, affectant différemment hommes et femmes.
  • Les PFAS pourraient être responsables de 6.864 nouveaux cas annuels aux Etats-Unis. Bien que de nouvelles réglementations soient prévues, elles restent insuffisantes, selon les scientifiques.

Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), surnommées "polluants éternels" en raison de leur résistance extrême à la dégradation, sont omniprésentes dans notre quotidien : emballages alimentaires, textiles ou encore produits d’entretien. D’après de récents travaux, elles contaminent aussi environ 45 % des réserves d’eau potable aux États-Unis.

Pour la première fois, une équipe de chercheurs de la Keck School of Medicine de l’Université de Caroline du Sud s’est penchée sur les liens entre l’exposition à ces "polluants éternels" via l’eau potable et l’incidence de cancers au-delà de l’Atlantique. Leurs travaux ont été publiés dans le Journal of Exposure Science & Environmental Epidemiology.

Une hausse des cancers digestifs, endocriniens, respiratoires...

Entre 2016 et 2021, les chercheurs ont analysé des données d’incidence du cancer issues du programme SEER (Surveillance, Epidemiology, and End Results) et des niveaux de PFAS rapportés par l’EPA, l’agence américaine de protection de l’environnement. Les résultats sont alarmants : les communautés exposées à des niveaux élevés de ces substances enregistrent une augmentation pouvant atteindre 33 % de certains types de cancers, selon un communiqué.

En prenant en compte divers facteurs tels que l’âge, le sexe, le tabagisme ou encore la prévalence de l’obésité, ils ont ainsi constaté des hausses de cancers digestifs, endocriniens, respiratoires, et des cancers de la bouche et de la gorge dans les zones contaminées. Chez les hommes, les cancers du système urinaire, du cerveau et des tissus mous prédominent, tandis que les femmes sont davantage touchées par les cancers de la thyroïde et des tissus mous.

Au total, l’équipe estime que la contamination de l'eau potable par les PFAS pourrait être responsable de 6.864 nouveaux cas de cancer chaque année aux États-Unis.

La régulation contre les PFAS reste insuffisante

Face à ces données préoccupantes, les autorités américaines ont pris certaines timides mesures. L’EPA s’est notamment engagée à surveiller, à partir de 2029, six types de PFAS dans l’eau potable. Mais ces efforts pourraient être insuffisants, avertissent les chercheurs : "Certains PFAS moins étudiés devraient être surveillés davantage pour comprendre les mécanismes biologiques en jeu, et des limites plus strictes doivent être envisagées." Réduire l’exposition aux PFAS reste, selon eux, une priorité pour protéger la santé publique.

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