La "charge infectieuse" durant les premières années se poursuit-elle tout au long de l'enfance et de l'adolescence ? C’est la question que se sont posés des chercheurs l'Université de Copenhague au Danemark. Pour y répondre, ces derniers ont mené une étude au cours de laquelle ils ont utilisé les données d’une cohorte, appelée "Copenhagen Prospective Studies on Asthma in Childhood", basée sur la population danoise entre novembre 2008 et novembre 2010.
Otite, rhume : les infections au début de la vie lié au risque de futures maladies
Au total, 614 enfants ayant enregistré dans leur carnet de santé des épisodes d'infection courante (rhume, otite moyenne aiguë, amygdalite, pneumonie, gastro-entérite et fièvre) de la naissance à 3 ans ont été suivis. Ceux présentant des déficiences immunitaires ou des maladies congénitales ont été exclus. "Les jeunes patients inclus ont été surveillés pour les diagnostics d'infection et les prescriptions d'antibiotiques systémiques à partir de bases de données nationales jusqu'au 1er février 2024, date à laquelle ils avaient terminé la visite à l'âge de 10 ou 13 ans", peut-on lire dans les travaux publiés dans la revue JAMA Network Open.
Les résultats ont révélé que les enfants dont le nombre d'infections renseignées dans leur carnet de santé était élevé entre la naissance et 3 ans (c’est-à-dire égal ou supérieur à la médiane de 16) présentaient un risque accru de futures infections modérées à sévères et de traitements antibiotiques systémiques jusqu'à l'âge de 10 ou 13 ans. D’après les auteurs, chaque épisode d'infection journalier a également augmenté le risque indépendamment des facteurs de risque sociaux et environnementaux. "Les analyses de sous-types ont montré des associations significatives entre chaque épisode de rhume, d'otite moyenne aiguë, de pneumonie, de gastro-entérite et de fièvre entre la naissance et 3 ans et le risque d'infections ultérieures modérées à sévères ou de traitements antibiotiques systémiques."
Des "données importantes" pour le pronostic des jeunes patients
"Ces données peuvent être importantes pour le pronostic et le suivi des enfants soumis à une forte charge d'infections courantes au début de leur vie", ont conclu les scientifiques qui estiment ainsi qu’il est préférable de protéger autant que possible les bébés des maladies infectieuses dès leur naissance, plutôt que de les laisser s’exposer à des agents pathogènes afin de booster leur système immunitaire comme certains le disent et le croient.