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VIH : une femme potentiellement guérie, une première en France

Une patiente de l’Hôpital Sainte-Marguerite à Marseille est en rémission du VIH.

VIH : une femme potentiellement guérie, une première en France jarun011/istock




L'ESSENTIEL
  • Une patiente VIH de l’Hôpital Sainte-Marguerite a été déclarée potentiellement guérie.
  • Elle a reçu une greffe de moelle osseuse d'un donneur présentant une délétion appelée Delta32 au niveau du gène CCR5. Cette dernière permet de lutter contre le VIH.
  • Il s'agit du 1er cas de guérison potentielle en France et le 8e dans le monde.

Premier cas en France et 8e dans le monde. Une patiente de l’Hôpital Sainte-Marguerite ayant reçu une greffe de moelle osseuse a été déclarée en rémission du VIH après l’arrêt de ses traitements antirétroviraux.

Rémission du VIH : une greffe de moelle osseuse avec une particularité rare

Cette patiente, diagnostiquée séropositive et traitée par antirétroviraux depuis 20 ans, a développé une leucémie myéloïde aiguë en février 2020. Prise en charge à l’Institut Paoli-Calmettes, elle a bénéficié en juillet de la même année d’une greffe de moelle osseuse. L’objectif premier était d’enrayer le cancer. Toutefois, ses médecins ont trouvé le donneur idéal pour cette femme infectée par le VIH.

"L’équipe de l’Institut Paoli-Calmettes est parvenue à trouver un donneur non seulement compatible, mais présentant aussi une particularité recherchée dans ce type de cas : une délétion appelée Delta32 au niveau du gène CCR5, co-récepteur utilisé par le virus du VIH comme porte d’entrée dans les cellules des personnes qu’il a infectées. De fait, les rares personnes dans le monde ayant cette mutation génétique sur les deux allèles du gène CCR5 ne peuvent pas être contaminées par le VIH", explique Dr Sylvie Bregigeon qui dirige le Centre d’Information et de Soins de l’Immunodéficience Humaine et des hépatites virales de l’Hôpital Sainte-Marguerite dans un communiqué.

Ce n’est pas la première fois que ce type de procédure est effectué sur des patients porteurs du VIH. On recense actuellement 7 cas de guérison fonctionnelle du VIH après une allogreffe de moelle osseuse liée au traitement d’un lymphome ou d’une leucémie. ​​

"Pour 6 d’entre eux, le donneur était porteur de la mutation Delta 32 sur le récepteur CCR5. Les équipes du CISIH et de l’IPC avaient ainsi un espoir qu’il en aille de même pour leur patiente."

VIH : un traitement difficilement reproductible

La greffe de moelle osseuse a été un succès : la patiente a été déclarée en rémission de sa leucémie. Pendant 3 ans, elle a continué son traitement antirétroviral. Lors de son suivi, différents examens virologiques ont été réalisés pour déterminer la charge virale du VIH dans son organisme.

"Comme ces résultats négatifs persistaient dans le temps, avec une absence de toute trace de virus, nous avons décidé collégialement en réunion de concertation pluridisciplinaire regroupant médecins spécialistes du VIH, virologue, immunologiste et hématologue, l’arrêt du traitement antirétroviral. La patiente a arrêté son traitement en octobre 2023, avec une stratégie de contrôle de ses paramètres virologiques et immunologiques, d’abord hebdomadaire, puis bimensuel et à présent mensuel. Jusqu’à ce jour, tous les résultats sont restés négatifs ! Qui plus est, son taux de lymphocytes T CD4+ est passé de 250 à 1289/mm3 au dernier contrôle, les valeurs normales se situant entre 650 et 1500/mm3 environ. Les lymphocytes T CD4+ sont une catégorie de globules blancs ciblés par le VIH pour les détruire et se multiplier à leurs dépens, ils sont le reflet de nos défenses immunitaires", précise Dr Sylvie Bregigeon.

Des données supplémentaires sont nécessaires avant publication de ce cas dans les revues scientifiques. "Mais nous pouvons d’ores et déjà parler de rémission de l’infection VIH et d’un potentiel cas de guérison, le premier en France et le 8e dans le monde", estime la spécialiste.

Si ces cas de rémission du VIH sont de merveilleuses nouvelles, un traitement par allogreffe n’est pas reproductible chez tous les patients, avertit l’établissement marseillais. "Elle implique en effet un conditionnement très lourd avec une chimiothérapie intensive, une radiothérapie, une hospitalisation longue dans des chambres stériles… uniquement possibles et justifiables dans le contexte du traitement d’une hémopathie maligne comme un lymphome ou une leucémie", indique l'hôpital.

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