- Les chercheurs ont identifié près de 697 variantes du code génétique liées au développement de la dépression, dont près de la moitié n’étaient pas connues.
- Grâce à ces variantes du code génétique, ils ont ensuite découvert 308 gènes associés à des risques plus élevés de dépression.
- En France, 13,3 % des 18-75 ans avaient vécu “un épisode dépressif caractérisé” au cours des douze derniers mois en 2021, selon Santé publique France.
“Une personne dont l'un des parents a fait une dépression a deux à quatre fois plus de risque d'être dépressive au cours de sa vie”, selon l’Assurance maladie, qui souligne que “certaines variations génétiques associées à cette vulnérabilité ont été identifiées”. Et la liste s’allonge à mesure que la recherche avance. Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Cell, des scientifiques ont découvert plus de 300 gènes liés à des risques plus élevés de dépression.
700 variantes du code génétiques et 308 gènes liés à la dépression
Lors de leurs travaux, les chercheurs de l'Université d'Édimbourg, en Écosse, et du King's College de Londres, en Angleterre, ont étudié les données génétiques de cinq millions de personnes qui vivaient dans vingt-neuf pays. “Les précédentes recherches sur la génétique de la dépression portaient principalement sur des populations blanches et plus riches, négligeant la majeure partie du monde”, indique Le Guardian. Cette nouvelle étude va donc plus loin.
Les scientifiques ont d’abord identifié près de 697 variantes du code génétique liées au développement de la dépression, dont près de la moitié - 293 - n’étaient pas connues jusqu’à présent. Grâce à ces variantes du code génétique, ils ont ensuite découvert 308 associations génétiques, c’est-à-dire des gènes, qui étaient associés à des risques plus élevés de dépression.
Deux traitements obtiennent de bons résultats
Sur ces 308 gènes, les scientifiques ont testé plus de 1.600 médicaments. Deux d’entre eux obtiennent de très bons résultats :
- le modafinil, habituellement administré pour la narcolepsie
- la prégabaline, utilisé pour les douleurs chroniques
Car l’objectif des chercheurs, forts de ces 308 gènes identifiés, est de trouver de nouveaux traitements pour lutter contre la dépression. Mais avant d’y parvenir, plusieurs essais doivent être menés.
“Il existe d’énormes lacunes dans notre compréhension de la dépression clinique qui limitent les possibilités d’améliorer les résultats pour les personnes concernées, explique Andrew McIntosh, l’un des principaux auteurs de l’étude. Des travaux plus vastes et plus représentatifs à l’échelle mondiale sont essentiels pour fournir les informations nécessaires au développement de nouvelles et meilleures thérapies et pour prévenir la maladie chez les personnes présentant un risque plus élevé de développer la maladie”.
En France, 13,3 % des 18-75 ans avaient vécu “un épisode dépressif caractérisé” au cours des douze derniers mois en 2021, selon le dernier Baromètre santé de Santé publique France. C’est plus que lors du précédent, en 2017, ou ils étaient 9,8 % a en avoir souffert.
La dépression peut toucher tout le monde, mais elle est plus fréquente chez les jeunes adultes. D’après le Vidal, sept dépressifs sur dix ont moins de 45 ans.