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Adiposité

Vos muscles contiennent plus de graisses ? Gare aux maladies cardiovasculaires !

Les personnes présentant une hausse de la graisse intermusculaire risquent davantage de mourir ou d'être hospitalisées à la suite d'une crise cardiaque ou d'une insuffisance cardiaque, quel que soit leur indice de masse corporelle.

Vos muscles contiennent plus de graisses ? Gare aux maladies cardiovasculaires ! Toa55/iStock




L'ESSENTIEL
  • La graisse intermusculaire reflète la qualité du muscle et est associée à l'inflammation, un facteur déterminant dans les maladies cardiométaboliques.
  • "Pour chaque augmentation de 1 % de la fraction graisseuse musculaire, le risque de dysfonctionnement microvasculaire coronarien augmentait de 2 % et le risque de maladie cardiaque grave future de 7 %, quels que soient les autres facteurs de risque connus et l'indice de masse corporelle."
  • En revanche, une hausse de la graisse sous-cutanée, soit celle stockée sous la peau, n'augmentait pas le risque.

"La graisse intermusculaire se trouve dans la plupart des muscles du corps, mais la quantité de graisse peut varier considérablement d'une personne à l'autre", ont indiqué des scientifiques du Brigham and Women’s Hospital (États-Unis). Dans une récente étude, ces derniers ont voulu analyser les muscles et les différents types de graisse pour comprendre comment la composition corporelle peut influencer les petits vaisseaux sanguins ou la "microcirculation" du cœur, ainsi que le risque futur d'insuffisance cardiaque, d'infarctus et de décès.

Douleurs thoraciques, essoufflement : 669 patients suivis pendant 6 ans

Pour les besoins des recherches, 669 personnes, âgées en moyenne de 63 ans, ont été recrutées. Elles avaient des douleurs thoraciques et/ou un essoufflement, mais ne présentaient aucun signe de maladie coronarienne obstructive, c’est-à-dire lorsque les artères qui alimentent le cœur sont dangereusement obstruées. Les participants ont été suivis durant six ans pour des événements cardiovasculaires indésirables majeurs, y compris le décès et l'hospitalisation pour infarctus du myocarde ou insuffisance cardiaque.

Au cours de l’intervention, ils ont tous été soumis à une tomographie par émission de positons / tomodensitométrie cardiaque (TEP/TDM) afin d'évaluer le fonctionnement de leur cœur. Les chercheurs ont également utilisé la tomodensitométrie pour analyser la composition corporelle de chaque adulte, en mesurant la quantité et l'emplacement de la graisse et des muscles dans une section de leur torse. Afin de quantifier la quantité de graisse stockée dans les muscles, ils ont calculé le rapport entre la graisse intermusculaire et le total des muscles et de la graisse, une mesure qu'ils ont appelée "la fraction musculaire grasse".

Une accumulation de graisses dans les muscles est liée à un risque de dysfonctionnement microvasculaire coronarien

Les volontaires ayant des quantités plus élevées de graisse stockée dans leurs muscles étaient plus susceptibles de souffrir d’un dysfonctionnement microvasculaire coronarien (DMC), c’est-à-dire de lésions des minuscules vaisseaux sanguins qui desservent le cœur, et qu'ils étaient plus susceptibles de mourir ou d'être hospitalisés pour une maladie cardiaque. "Pour chaque augmentation de 1 % de la fraction graisseuse musculaire, le risque de DMC augmentait de 2 % et le risque de maladie cardiaque grave future de 7 %, quels que soient les autres facteurs de risque connus et l'indice de masse corporelle", peut-on lire dans les résultats parus dans la revue European Heart Journal.

Les adultes qui avaient des niveaux élevés de graisse intermusculaire et des signes de dysfonctionnement microvasculaire coronarien présentaient un risque particulièrement élevé de décès, de crise cardiaque et d'insuffisance cardiaque. En revanche, les personnes ayant des quantités plus élevées de muscle maigre présentaient un risque plus faible. La graisse sous-cutanée, soit celle stockée sous la peau, n'augmentait pas le risque.

"La graisse stockée dans les muscles peut contribuer à l'inflammation"

"Par rapport à la graisse sous-cutanée, la graisse stockée dans les muscles peut contribuer à l'inflammation et à l'altération du métabolisme du glucose, entraînant une résistance à l'insuline et un syndrome métabolique. À leur tour, ces agressions chroniques peuvent endommager les vaisseaux sanguins, y compris ceux qui alimentent le cœur, et le muscle cardiaque lui-même. Le fait de savoir que la graisse intermusculaire augmente le risque de maladie cardiaque nous donne un autre moyen d'identifier les personnes à haut risque, quel que soit leur indice de masse corporelle. Ces résultats pourraient être particulièrement importants pour comprendre les effets sur la santé cardiaque des thérapies à base d'incrétines modifiant la graisse et les muscles, notamment la nouvelle classe d'agonistes du récepteur du peptide-1 de type glucagon", a déclaré Viviany Taqueti, qui a dirigé les recherches.

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