- Chez les garçons, les problèmes de santé mentale liés au harcèlement scolaire, comme l'anxiété et la dépression, conduisent à une probabilité accrue d'être harcelé plus tard.
- Des niveaux plus faibles d'amitié, de soutien social et une légère hausse des symptômes d'intériorisation sont observés chez les filles.
- D’après les chercheurs, les approches visant à prévenir ou à réduire les effets du harcèlement par des brimades devraient être prioritaires dans les écoles.
Insultes, bousculades, vols, moqueries, coups, rejets d’un groupe… On parle de harcèlement lorsqu’une personne subit, de manière répétée, des violences verbales, morales ou physiques de la part d’un ou plusieurs enfants ou adultes. Dans le cadre scolaire, cet acharnement entraîne une dégradation des conditions de vie de l’élève concernée, qui se manifeste par une baisse des résultats scolaires mais aussi des problèmes de santé mentale. "Le rôle joué par le sexe dans ces processus de cascades développementales n’est pas clair, on sait aussi peu de choses sur les effets intra-individuels entre l’intimidation par les brimades et les symptômes d’intériorisation, et les avantages théoriques de l’amitié et du soutien social n'ont pratiquement pas été testés", ont indiqué des chercheurs de l’université de Manchester (Angleterre).
Harcèlement scolaire : les garçons souffrent plus de symptômes d'intériorisation
C’est pourquoi, dans une nouvelle recherche, ils ont décidé de tester un certain nombre d’hypothèses concernant les liens entre le harcèlement par des brimades, l’amitié et le soutien social et les symptômes d’intériorisation, comme l’anxiété et la dépression. L’équipe a recruté 26.458 adolescents, âgés en moyenne de 12 ans, fréquentant 176 écoles à Manchester. Les résultats, publiés dans la revue Journal of Youth and Adolescence, ont montré que les conséquences psychiques du harcèlement variaient en fonction du sexe.
Chez les filles, on constatait des niveaux plus faibles d'amitié, de soutien social et une légère hausse des symptômes d'intériorisation. Du côté des garçons, une forte augmentation des symptômes d'intériorisation était observée. Pour ces derniers, les problèmes de santé mentale comme l'anxiété et la dépression ont conduit à une probabilité accrue d'être harcelé plus tard.
"Des niveaux plus élevés d'amitié et de soutien social n'ont pas conféré de protection contre une future intimidation par des brimades pour les filles ou les garçons, mais ont entraîné une réduction des symptômes d'intériorisation en partie pour les filles uniquement", peut-on lire dans les travaux qui soulignent l’importance des relations positives entre les élèves.
Des programmes contre le harcèlement "qui répondent aux besoins spécifiques des garçons et des filles"
Selon les auteurs, une approche à l’échelle de l’école, qui inclut les enfants, les parents et les enseignants, est nécessaire pour venir à bout du harcèlement et de ses répercussions mentales. "Il existe un besoin urgent d’interventions efficaces qui répondent aux défis uniques auxquels sont confrontés les adolescents pendant une période de développement critique de leur vie. (…) Les écoles doivent mettre en œuvre des programmes qui répondent aux besoins spécifiques des garçons et des filles, se concentrent sur l’établissement de relations positives entre pairs et apportent un soutien aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale", ont-ils conclu.