- Les maladies infectieuses, l’antibiorésistance, le changement climatique, les maladies inflammatoires chroniques et neurodégénératives, les cancers, qui touchent de plus en plus les jeunes, représentent des risques pour la santé humaine.
- Pour y faire face, l’Institut Pasteur se fixe trois objectifs à atteindre d’ici à 2030.
- La fondation prévoit de construire deux centres thématiques dans les prochaines années.
"Alors que nous pensions contrôler" le risque de maladies, en particulier infectieuses, responsables de millions de décès et d’infirmités dans le monde "après des décennies de progrès scientifiques, industriels et technologiques, il ressurgit aujourd'hui sous de nouvelles formes, au gré de phénomènes nouveaux que nous n’avions pas anticipés et que nous avons nous-mêmes provoqués ou accélérés. Le réchauffement climatique, le bouleversement des écosystèmes, les modifications de nos modes de vie favorisent les épidémies, la résistance aux médicaments antimicrobiens (antibiotiques, antiviraux, antifongiques, antiparasitaires…), la transmission à l’homme des maladies animales et les inflammations chroniques responsables de cancers ou de maladies neurodégénératives", a signalé Yasmine Belkaid, directrice générale de l’Institut Pasteur.
"Pasteur 2030" : que prévoit l’Institut ?
Afin de faire face à ces nombreux risques pour la santé humaine, la fondation a mis au point un plan stratégique "Pasteur 2030". Il s’agit d’une série d’actions qui visent à "renforcer son rôle de premier organisme au monde dans la recherche sur le vivant." L’institut a déterminé quatre priorités scientifiques : les menaces infectieuses et l’antibiorésistance, les transitions environnementales et sanitaires, la genèse des maladies et les maladies aux âges extrêmes de la vie. Ensuite, il s’est fixé trois objectifs : "faire progresser la compréhension des maladies infectieuses, trouver les solutions pour les combattre" et "partager nos connaissances et défendre les valeurs de la science au sein de la société." Pour les atteindre, l’organisme opte pour une approche qui consiste à donner sa chance à la recherche fondamentale, à encourager la transdisciplinarité et le croisement des expertises, ainsi que de "faire dialogue, enseignement, médecine et recherche translationnelle."
Quels sont les futurs projets ?
Parmi les projets phares de l’institut, on retrouve celui du Centre de recherche en vaccinologie et sur les immunothérapies, qui est destiné à impulser le développement de vaccins et d’immunothérapies de nouvelle génération grâce à des collaborations avec des hôpitaux, ainsi que des partenaires académiques et industriels. Il met également en place une infrastructure de recherche pour lutter contre les maladies infectieuses émergentes les plus importantes, en particulier celles dues aux bactéries ou aux parasites transmis par des vecteurs comme les tiques ou les moustiques. "Ce Centre de recherche sur les Infections liées au Climat et à l’Environnement (ICE) offrira un environnement technologique unique de haute sécurité, avec des laboratoires de biosécurité de niveau 3, pour étudier les pathogènes les plus critiques."
Autre intention : élaborer un programme de recherche "mère-enfant" afin d’examiner le rôle du microbiome mère-enfant dans le développement neurologique et la maturation du système immunitaire, ainsi que les conséquences sanitaires à long terme du sevrage et des infections au début de la vie. L’organisme a aussi l’ambition de créer un Centre de découverte et de développement de médicaments (C3D), qui proposera un dispositif complet pour accompagner les chercheurs à chaque étape du processus de développement de traitements.