- Par rapport aux soins habituels, l'utilisation des agonistes du récepteur du GLP-1 est liée à un risque réduit de toxicomanie et de troubles psychotiques, de crises d'épilepsie, de troubles neurocognitifs, y compris la maladie d'Alzheimer et la démence.
- Ces médicaments diminuent aussi le risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et d’autres problèmes cardiovasculaires.
- En revanche, ils augmentent le risque de troubles gastro-intestinaux, d'hypotension, de syncope, de troubles arthritiques, de néphrolithiase, de néphrite interstitielle et de pancréatite médicamenteuse.
Durant les dernières années, les agonistes du récepteur du peptide 1 de type glucagon, connu sous le nom d’Ozempic, Mounjaro ou encore Wegovy, ont gagné en popularité en raison de leurs potentielles propriétés protectrices cardiovasculaires et rénales et de leurs effets sur la perte de poids. Parallèlement à l'utilisation accrue de ces traitements, des recherches ont suggéré que ces derniers augmentaient les risques de troubles gastro-intestinaux. "Cependant, leur efficacité et leurs risques n'ont pas encore été évalués de manière systématique sur la base d'un ensemble complet de données sanitaires", ont signalé des scientifiques de la Washington University School of Medicine de St. Louis et du Veterans Affairs St. Louis Health Care System (États-Unis).
Les agonistes du récepteur du GLP-1 sont bénéfiques pour la santé neurologique, cardiovasculaire et comportementale
C’est pourquoi ils ont décidé de mener une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Medicine. Pour les besoins de celle-ci, l’équipe a utilisé les bases de données du ministère américain des anciens combattants pour constituer un échantillon de personnes atteintes de diabète qui ont commencé à prendre des antidiabétiques. Au total, 215.970 patients, dont les dossiers médicaux ont été passés en revue, ont été inclus. Ensuite, elle a comparé leurs 175 résultats de santé à ceux d’adultes ayant pris "des médicaments plus traditionnels vendus sous des noms de marque, tels que Jardiance, Glipizide et Januvia" et d’un groupe dit "témoin" composé de 1.203.097 personnes.
Les agonistes du récepteur du GLP-1 ont été associés à des bienfaits pour la santé comportementale, avec une baisse des risques de crises d’épilepsie et de dépendance à des substances telles que l’alcool, le cannabis, les stimulants et les opioïdes. Les personnes prenant ces médicaments ont également connu une diminution des risques d’idées suicidaires, d’automutilation, de boulimie et de troubles psychotiques comme la schizophrénie. Les travaux ont également confirmé les résultats des précédentes cohortes en détaillant le potentiel des traitements à diminuer le risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et d’autres problèmes cardiovasculaires. Les auteurs ont aussi observé une diminution du risque de troubles neurocognitifs, tels que la maladie d’Alzheimer et la démence.
Des bénéfices d’environ 10 à 20 % de réduction
"Il est intéressant de noter que les agonistes du récepteur du GLP-1 agissent sur des récepteurs exprimés dans les zones cérébrales impliquées dans le contrôle des impulsions, la récompense et la dépendance, ce qui pourrait expliquer leur efficacité pour réduire les troubles de l’appétit et de la dépendance. Ils réduisent également l’inflammation dans le cerveau et entraînent une perte de poids. Ces deux facteurs peuvent améliorer la santé du cerveau et expliquer la réduction du risque de maladies telles que la maladie d’Alzheimer et la démence", a expliqué Al-Aly, qui a participé à l’étude. Selon les chercheurs, l’ampleur des bénéfices est d’environ 10 à 20 % de réduction pour la plupart des résultats. Un "effet modeste" qui "ne nie pas la valeur potentielle de ces traitements, en particulier pour les maladies pour lesquelles il existe peu d’options de traitement efficaces, par exemple la démence."
La recherche a confirmé les effets indésirables des antidiabétiques déjà observés auparavant, notamment un risque accru de problèmes gastro-intestinaux, tels que nausées, vomissements, diarrhée et, dans de rares cas, paralysie de l’estomac. En revanche, des risques d'hypotension, de syncope, de troubles arthritiques, de néphrolithiase, de néphrite interstitielle et de pancréatite médicamenteuse ont été signalés pour la première fois. "Ainsi, ces médicaments ne sont pas sans risques. Les patients qui les prennent doivent donc être suivis de près."