Utilisé depuis des millénaires comme épice et colorant alimentaire, le curcuma, membre de la famille du gingembre, est un ingrédient phare de la cuisine asiatique, notamment dans le curry. Mais au-delà de ses usages culinaires, le curcuma et son composant actif, la curcumine, occupent une place importante dans la médecine traditionnelle asiatique pour ses propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes.
D’après une équipe de chercheurs de l’Universitat Oberta de Catalunya (UOC), cette épice pourrait notamment réduire les dommages musculaires et l’inflammation du système musculo-squelettique causés par un exercice physique intense. Leurs travaux ont été publiés dans le Journal of the International Society of Sports Nutrition.
Des bienfaits multiples pour les muscles
Pour arriver à ce constat, les scientifiques ont examiné les effets de la curcumine sur les dommages musculaires liés à l’effort, tels que les micro-lésions des fibres musculaires, la douleur et la perte de force. Les résultats montrent que la curcumine contribue à réduire l’inflammation locale et systémique, ainsi que les dommages oxydatifs causés par les radicaux libres produits lors de l’effort physique. Elle améliore également la perception subjective de la douleur et la mobilité des muscles affectés.
"La consommation de curcumine avant et après l’exercice est associée à une meilleure récupération musculaire, à une réduction des douleurs et à une amélioration de la capacité antioxydante", résume Daniel Vasile Popescu-Radu, auteur principal de l’étude, dans un communiqué. Selon les experts, une dose quotidienne de 1 à 4 grammes de curcumine suffit pour bénéficier de ces effets, en particulier après un exercice excentrique (quand on relâche le muscle), connu pour être le plus traumatisant pour les muscles.
La nécessité de recherches plus poussées
"Le curcuma pourrait améliorer le bien-être des personnes pratiquant une activité physique régulière, réduire les marqueurs inflammatoires et renforcer la capacité antioxydante", assure Popescu-Radu, qui reconnaît que d’autres études, avec des échantillons plus importants, sont nécessaires pour mieux comprendre les facteurs influençant son efficacité.
En effet, malgré ses bienfaits démontrés, l’absorption et la biodisponibilité de la curcumine dépendent de sa formulation et de la présence d’autres substances, comme la pipérine. Les chercheurs soulignent également que la variabilité des profils des participants rend difficile une généralisation des résultats, notamment pour les femmes ou dans des situations particulières comme la périménopause et la ménopause.