- Dans une récente étude, les maladies mentales ont touché 8,4 % des mères atteintes de SEP pendant la période prénatale et 14,2 % pendant la première année postnatale.
- La dépression et l'anxiété étaient les troubles les plus fréquents.
- Les résultats soulignent la nécessité d'interventions préventives et d'un traitement précoce des maladies mentales.
On le sait : les pathologies psychiques constituent la forme la plus fréquente de morbidité maternelle dans la population générale. Cependant, il existe peu de connaissances sur les troubles mentaux pendant et après la grossesse chez les mères atteintes de sclérose en plaques (SEP). C’est pourquoi des chercheurs de l’université Dalhousie (Canada) ont décidé de mener une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Neurology.
Dans le cadre des travaux, les auteurs ont recruté 894.852 mères, dont 1.745 atteintes de sclérose en plaques, 5.954 d’épilepsie, 4.924 de maladies inflammatoires de l'intestin, 13.002 de diabète et 869.277 ne présentant pas de maladies chroniques. Au moment de la conception du bébé, elles avaient en moyenne 28 ans. Les scientifiques ont analysé les maladies mentales, c’est-à-dire de dépression, d’anxiété, de trouble bipolaire, de psychose, de consommation de substances, de tentative de suicide avant la conception, pendant la grossesse et jusqu'à trois ans après l'accouchement.
SEP : la moitié des mères vivait avec un trouble psychique après l’accouchement
La recherche a révélé que 8,4 % des personnes atteintes de SEP souffraient d'une nouvelle maladie mentale pendant la grossesse, et que cette proportion atteignait 14,2 % au cours de la première année suivant l'accouchement. "Les troubles psychiques prévalents touchaient 42 % des mères atteintes de SEP pendant la période prénatale et 50,3 % pendant la première année postnatale." La dépression et l'anxiété étaient les affections les plus courantes. Environ 1 % des femmes atteintes de SEP ont souffert de psychose et près de 6 % ont développé des troubles liés à l'utilisation de substances psychoactives dans l'année qui a suivi l'accouchement.
La première année après l'accouchement s'est avérée être une période particulièrement vulnérable. Selon l’équipe, les participantes touchées par la SEP étaient 33 % plus susceptibles de souffrir d’une maladie mentale que les volontaires ne souffrant pas de cette pathologie affectant le système nerveux central ou d'une autre des maladies chroniques étudiées. Dans l'ensemble, la moitié des adultes atteintes de SEP vivaient avec une maladie mentale au cours de la première année suivant l'accouchement.
Des interventions préventives et un traitement précoce des maladies mentales sont nécessaires
Ces résultats soulignent la nécessité d'un dépistage de la santé mentale et d'une intervention précoce chez les mères présentant une sclérose en plaques. "Les futures études devraient évaluer comment des stratégies de soins globales peuvent venir en aide au mieux à la santé mentale pendant cette période", a déclaré Colleen Maxwell, auteur principal des travaux et professeur dans les écoles de pharmacie et de sciences de la santé publique à l'Université de Waterloo.