- Le tabou persistant sur les antidépresseurs peut décourager ceux qui voudraient en parler ou en auraient besoin.
- Beaucoup de personnes associent encore les antidépresseurs à une "faiblesse" ou à une "dépendance", alors qu’ils ne sont qu’un traitement médical.
- Pour éliminer la honte liée aux antidépresseurs, il est crucial de les considérer comme une partie normale des soins de santé mentale.
Si les antidépresseurs sauvent des millions de vies dans le monde, leur simple mention peut encore provoquer des malentendus, des jugements ou de la gêne. Ce tabou persistant peut décourager ceux qui voudraient en parler ou en auraient besoin. Pourtant, nous pouvons tous réduire la stigmatisation.
Déconstruire les stéréotypes
Le premier obstacle à lever quand on parle d'antidépresseurs est celui des stéréotypes. Beaucoup de personnes associent encore les antidépresseurs à une "faiblesse" ou à une "dépendance", alors qu’ils ne sont qu’un traitement médical, comme l’insuline pour le diabète ou les lunettes pour une mauvaise vue.
Comme beaucoup d'autres médicaments, les antidépresseurs rétablissent un certain équilibre chimique pour réduire les symptômes et permettre une meilleure qualité de vie. En comprenant mieux de quoi il s'agit grâce au cadre scientifique, nous pouvons aider à démystifier leur rôle et à les normaliser.
Encourager le dialogue ouvert
Pour parler des antidépresseurs, il est nécessaire de commencer par un dialogue respectueux et bienveillant. Si un proche vous confie qu’il suit un tel traitement, écoutez sans jugement et évitez de minimiser son expérience. Par exemple, au lieu de dire : « Tu n’as pas besoin de ça, sois fort(e) », vous pouvez dire : « Merci de m’avoir confié cela, comment puis-je te soutenir ? ».
Cette attitude d’accueil permet de réduire la honte et de renforcer la confiance. Par ailleurs, vous pouvez partager votre propre vécu, si vous en avez, pour rappeler que les antidépresseurs ne définissent pas une personne et qu’ils ne sont qu’une étape dans un parcours de soin.
Normaliser les traitements de santé mentale
Pour éliminer la honte liée aux antidépresseurs, il est crucial de les considérer comme une partie normale des soins de santé mentale. Des figures publiques, comme des artistes ou des athlètes, partagent désormais ouvertement leur expérience avec les traitements.
De même, intégrer ce sujet dans les discussions du quotidien, sans dramatisation ni exagération, peut aider à les banaliser. Mentionner que l’on prend des antidépresseurs pourrait être aussi naturel que de dire que l’on suit un régime pour sa tension artérielle par exemple.
En savoir plus : "Antidépresseurs (le vrai du faux)" de Adeline Gaillard et David Gourion.