- Dans une étude, 13,9 % des participants ont déclaré que leurs parents avaient divorcé avant qu’ils n'aient 18 ans.
- Ces derniers ont 61 % de risques supplémentaires d'être victimes d'un accident vasculaire cérébral.
- Les auteurs suggèrent que des facteurs biologiques et sociaux, notamment le stress, seraient en cause.
"Bien que des cohortes aient examiné l'association entre les expériences négatives vécues pendant l'enfance et les problèmes de santé chroniques, y compris les accidents vasculaires cérébraux, peu de recherches ont examiné l'association entre le divorce des parents et les accidents vasculaires cérébraux chez les adultes sans antécédents de maltraitance pendant l'enfance." C’est ce qu’ont écrit des chercheurs des universités de Toronto, Tyndale et du Texas à Arlington dans une étude publiée dans la revue Plos One.
61 % de risques de faire un AVC chez les adultes dont les parents ont divorcé pendant leur enfance
Dans le cadre d’une étude, ces derniers se sont donc penchés sur le sujet. Ils ont utilisé des données basées sur la population du Behavioral Risk Factor Surveillance System de 2022. Un échantillon de 13.205 adultes âgés de 65 ans et plus, dont 56,6 % de femmes, n'ayant jamais subi d'abus physique ou sexuel durant leur enfance a été suivi. Au total, 7,3 % ont déclaré avoir subi un accident vasculaire cérébral, tandis que 13,9 % ont confié que leurs parents avaient divorcé avant que le volontaire n'ait 18 ans.
Après avoir pris en compte plusieurs facteurs connus associés aux accidents vasculaires cérébraux, notamment le tabagisme, l'inactivité physique, le faible niveau de revenu et d'éducation, le diabète, la dépression et le manque de soutien social, les auteurs ont noté que les participants de parents divorcés avaient 61 % de risques supplémentaires d'être victimes d'un accident vasculaire cérébral. La forte association constatée entre le divorce des parents et l'accident vasculaire cérébral est d'une ampleur similaire à deux autres facteurs de risque d'accident vasculaire cérébral bien établis : le diabète et la dépression.
Des formes d'adversité dans l'enfance n'ont pas été liées de manière significative aux accidents vasculaires cérébraux, notamment la violence psychologique, la négligence, les maladies mentales et la toxicomanie au sein du foyer ou l'exposition à la violence domestique des parents.
"D'un point de vue biologique, la séparation des parents pourrait entraîner des niveaux élevés d'hormones de stress"
Si les raisons du lien entre le divorce des parents et l'accident vasculaire cérébral ne sont pas claires, les scientifiques avancent l'hypothèse que des facteurs biologiques et sociaux pourraient entrer en jeu. "D'un point de vue biologique, la séparation des parents pendant l'enfance pourrait entraîner des niveaux élevés et soutenus d'hormones de stress. Le fait d'en faire l'expérience pendant l'enfance pourrait avoir des influences durables sur le cerveau en développement et sur la capacité de l'enfant à répondre au stress", a expliqué Esme Fuller-Thomson, qui a participé aux travaux. "Des variables potentiellement modératrices ont également été supposées, notamment la pauvreté pendant l'enfance, l'hygiène du sommeil et l'hypertension", peut-on lire dans les résultats.
Dans les conclusions, l’équipe souligne qu’un lien de causalité ne peut pas être établi, car ils se sont appuyés sur des enquêtes. "Si les futures recherches trouvent des associations entre le divorce des parents et les accidents vasculaires cérébraux, il est possible que le fait de savoir si leur patient a grandi ou non dans une famille ‘intacte’ soit utilisé par les professionnels de la santé pour améliorer la sensibilisation ciblée à la prévention des accidents vasculaires cérébraux et à l'éducation", a conclu Mary Kate Schilke, co-auteure de l’étude.