1.000. C’est le nombre de femmes, souvent jeunes, qui décèdent chaque année d’un cancer du col de l’utérus en France, pour 3.000 nouveaux cas. Le dépistage est l’un des moyens de prévention les plus efficaces car il permet de détecter la présence du virus HPV ou d’anomalies des cellules du col de l’utérus ; mais plus d’une Française sur trois n’y participe toujours pas. On rappelle que ce dépistage est proposé à toutes les femmes de 25 à 65 ans et consiste en l’analyse des cellules du col et/ou la réalisation du test HPV-HR, au cours d’un frottis avec le médecin.
Une “très grande efficacité de la vaccination anti-HPV”
La plupart des infections aux papillomavirus humains surviennent dans les premières années de la vie sexuelle. Ainsi, l’autre levier pour lutter contre le cancer du col de l’utérus est la vaccination contre le papillomavirus. “Les données scientifiques confirment désormais la très grande efficacité de la vaccination anti-HPV”, insiste la SFCPCV. En effet, cette vaccination prévient :
- le risque d’infection persistante au HPV qui est le principal facteur de risque de lésion précancéreuse et de cancer du col de l’utérus ;
- le risque de lésion précancéreuse du col “et donc de traitement (chirurgie du col)” ;
- le risque de cancer du col de l’utérus, “y compris chez les femmes les plus jeunes (moins de 25 ans) à un âge auquel le dépistage n’est pas encore efficace”.
Le vaccin anti-HPV fait également disparaître les inégalités sociales “en permettant de prévenir les insuffisances de l’accès au dépistage”, souligne la société savante.
Vaccin anti-HPV : des questions qui restent en suspens
La vaccination, actuellement proposée en deux injections à 6 mois d’intervalle pour les 11-14 ans et à 3 injections pour les 15-19 ans, sera-t-elle étendue aux femmes jusqu’à 26 ans ? Cette possibilité “est actuellement étudiée par la Haute Autorité de Santé”, répond la SFCPCV. “Il faut néanmoins souligner que l’efficacité vaccinale est d’autant plus importante que le vaccin est réalisé tôt, avant 14 ans”, ajoute-t-elle.
La vaccination va-t-elle passer à une seule injection ? “Cette évolution, déjà adoptée dans certains pays, pourrait simplifier les campagnes vaccinales et augmenter la couverture vaccinale”, argumentent les experts. “Si les données actuelles ont montré qu’une seule dose de vaccin apporte une protection équivalente contre les infections persistantes à HPV et induit une réponse d’anticorps comparable, il n’a pas encore été montré que cela entraîne la même protection contre les lésions précancéreuses et le cancer du col par rapport à un schéma classique à plusieurs injections”, continuent-ils.
Si depuis son lancement en 2007, la campagne vaccinale contre le HPV a progressé, notamment avec l’élargissement aux garçons en 2019 et l’intégration dans les collèges en 2023, la France reste bien à la traîne face aux autres pays européens. En 2023, la couverture vaccinale pour les filles était de 45 %, et celle des garçons à moins de 20 % ; c’est-à-dire bien en deçà de l’objectif initialement fixé à 70 %. “Des efforts supplémentaires restent nécessaires pour surmonter ces défis et maximiser la prévention des cancers liés aux HPV”, conclut la SFCPCV.
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