“A-dopamine”, c’est le nom d’un nouveau traitement contre la maladie de Parkinson. Celui-ci permettrait d’augmenter de 4,4 heures le temps de “contrôle parfait” par jour, c’est-à-dire sans mouvements anormaux, selon une étude publiée dans la revue Nature Medicine.
Injecter de la dopamine directement dans le cerveau des patients
Les patients atteints de la maladie de Parkinson ont une dégénérescence progressive des neurones à dopamine au niveau cérébral. La dopamine est un neurotransmetteur impliqué dans le contrôle de nombreuses fonctions comme la motricité, la motivation ou encore la cognition.
Actuellement, il n’existe pas de traitement curatif pour cette maladie. La prise en charge repose sur l’administration de dopamine pour compenser les effets de la neurodégénérescence et soulager les symptômes moteurs.
Et c’est justement ce neurotransmetteur qui est à la base du nouveau traitement. Mais l’innovation technologique vient du mode d’administration. Avec “A-dopamine”, la dopamine est injectée directement dans le cerveau des patients. Selon un communiqué d’InBrain, société biopharmaceutique à l’origine de l’étude, cette technique permet de placer le neurotransmetteur directement “à la bonne dose au bon endroit”, c’est-à-dire dans le striatumn, la zone cérébrale souffrant du déficit en dopamine.
La nouvelle étude a été menée en deux phases. Durant la première, les scientifiques ont évalué la faisabilité et la sécurité du mode d’administration de la dopamine, directement par injection dans le cerveau. Durant cette phase I, aucun effet indésirable grave n’a été observé mais certains patients ont eu des nausées. Ensuite, dans la phase II, les chercheurs ont mesuré l’efficacité du traitement
Résultats : avec “A-dopamine”, les patients atteints de la maladie de Parkinson ont augmenté de 4,4 heures leur temps de “contrôle parfait” par jour, c’est-à-dire sans mouvements anormaux. Les scientifiques ont aussi observé que pendant 6,6 heures, les patients n’avaient qu’un ralentissement léger dans leurs activités.
Un traitement disponible d’ici la fin de la décennie
“Au-delà de la démonstration faite pour la maladie de Parkinson, ces travaux valident aussi le concept de la perfusion cérébrale d’un traitement personnalisé dans d’autres pathologies neurologiques”, indiquent les Professeurs David Devos et Caroline Moreau, neurologues au CHU de Lille, à l’origine de ce traitement.
InBrain Pharma, qui va bientôt entamer la phase III de l’essai clinique, espère pouvoir commercialiser ce traitement “d’ici la fin de la décennie par accès précoce et pour le tout début de la prochaine pour un accès complet”, conclut le Docteur Véronique Foutel, Présidente d’InBrain Pharma.