- Des scientifiques ont identifié des biomarqueurs dans le sang des bébés qui pourraient prédire le risque de mort subite du nourrisson.
- Ces découvertes ouvrent la voie à des tests sanguins permettant de détecter les nourrissons à risque.
- Toutefois, des recherches supplémentaires doivent être menées pour valider ces biomarqueurs dans d’autres cohortes.
Le syndrome de mort subite du nourrisson est la première cause de mortalité chez les nourrissons entre 1 mois et 1 an, selon le Manuel MSD. Cette cause représente 35 à 55 % de tous les décès dans ce groupe d’âge. Jusqu’à présent, les médecins n’arrivent pas à prévenir cet événement, dont la raison reste inconnue.
Des biomarqueurs visibles dans le sang
Mais une nouvelle étude, publiée dans la revue eBioMedicine, pourrait changer les choses. Les chercheurs de l'Université de Virginie, aux États-Unis, viennent de découvrir des facteurs prédictifs - ou biomarqueurs - du syndrome de mort subite du nourrisson, présents dans le sang des bébés.
Lors de leur étude, les scientifiques ont analysé les échantillons de sang prélevés sur 300 nourrissons décédés du syndrome de mort subite. Ainsi, ils ont réussi à identifier des indicateurs biologiques spécifiques, ces biomarqueurs, liés à la mort des bébés.
“À ce jour, notre étude est la plus vaste à avoir tenté d’identifier ces petites molécules dans le sang [et la façon dont elles] peuvent servir de biomarqueurs du syndrome de mort subite du nourrisson, indique Keith L. Keene, l’un des auteurs, dans un communiqué. Nos résultats montrent le rôle de plusieurs voies biologiques clés et donnent un aperçu de la manière dont ces processus biologiques peuvent contribuer à augmenter le risque ou servir à diagnostiquer le syndrome de mort subite du nourrisson.”
Vers des tests sanguins pour identifier les bébés à risque de mort subite
Durant leur travaux, les chercheurs ont ajusté les facteurs susceptibles de biaiser les résultats, comme l’âge, le sexe ou encore l’origine ethnique des bébés. Ainsi, ils ont identifié 35 facteurs prédictifs du syndrome de mort subite du nourrisson. Parmi ces biomarqueurs, il y avait par exemple l’ornithine, une substance qui permet d’éliminer l'ammoniac dans l'urine.
Ces résultats pourraient ouvrir la voie à des tests sanguins se servant de ces biomarqueurs pour identifier les bébés à risque et éviter la mort subite du nourrisson. Mais les chercheurs préviennent qu’avant cela, des recherches supplémentaires doivent être menées pour valider ces biomarqueurs dans d'autres cohortes.
“Nous espérons que cette recherche posera les bases pour aider à identifier, grâce à de simples tests sanguins, les nourrissons qui présentent un risque plus élevé de mort subite du nourrisson, et pour sauver ces précieuses vies”, conclut Fern R. Hauck, l’un des auteurs.