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Journée mondiale

La lèpre est encore présente : elle infecte une personne toutes les 3 minutes

À l’occasion de la 72ème Journée Mondiale des malades de la lèpre, démêlons le vrai du faux sur cette maladie de la honte qui touche encore de très nombreuses personnes dans le monde.

La lèpre est encore présente : elle infecte une personne toutes les 3 minutes Natalya Nepran/Istock




L'ESSENTIEL
  • Chaque année, plus de 200.000 personnes sont touchées, soit un nouveau cas toutes les trois minutes, d’après les chiffres de l’OMS.
  • Contrairement aux idées reçues, qui amènent des milliers de personnes à être exclues des soins de santé et de l’éducation, la lèpre n’est pas une maladie très contagieuse. En effet, sa transmission se fait par contact étroit et prolongé (plusieurs mois) avec une personne infectée et non traitée.
  • Il n’existe pas de vaccin contre la lèpre, mais depuis 1981, le protocole de traitement préconisé par l’OMS est une polychimiothérapie (PCT), composée de trois antibiotiques (dapsone, rifampicine et clofazimine) : dès la première prise, les malades ne sont plus contagieux.

Stigmatisées, exclues des soins de santé ou encore de l’éducation pour les plus jeunes, les personnes atteintes par la Lèpre ont une double peine avec d’un côté les difficultés de la maladie et de l’autre, le regard parfois impitoyable des personnes qui manquent de connaissances. “Elle a souvent été considérée comme une maladie héréditaire, une malédiction ou une punition de Dieu”, évoque la Fondation Raoul Follereau.

Comment cette maladie infectieuse, certainement la plus ancienne de l’humanité, continue-t-elle encore de faire des ravages ? Quels sont les symptômes ? Est-elle si contagieuse que cela ? Pourquoi Docteur répond à toutes ces questions.

La lèpre est présente dans plus de 120 pays

La lèpre est classée dans le groupe des Maladies Tropicales Négligées (MTN) par l’Organisation Mondiale de la Santé. À l’instar de la leishmaniose, de la maladie de Chagas ou encore de la dengue, cette affection touche surtout les populations pauvres vivant dans des climats humides et chauds. Chaque année, plus de 200.000 personnes sont touchées, soit un nouveau cas toutes les trois minutes, d’après les chiffres de l’OMS. L’organisme rappelle que la maladie est encore présente dans plus de 120 pays -145 selon la Fondation Raoul Follereau qui précise que les chiffres officiels “sont sous-estimés tant la maladie est parfois négligée dans certains pays concernés et les malades difficiles à atteindre”. Les pays les plus touchés sont le Brésil, l’Inde et l’Indonésie, avec un nombre de nouveaux cas signalés supérieur à 10.000 en 2019. Treize autres pays (Bangladesh, Éthiopie, Madagascar, Mozambique, Myanmar, Népal, Nigéria, Philippines, République démocratique du Congo, République-Unie de Tanzanie, Somalie, Soudan du Sud et Sri Lanka) sont également particulièrement touchés, avec entre 1.000 et 10.000 nouveaux cas dans l’année selon ces mêmes données.

La lèpre n’est pas une maladie très contagieuse

Contrairement aux idées reçues, qui amènent des milliers de personnes à être exclues des soins de santé et de l’éducation, la lèpre n’est pas une maladie très contagieuse. En effet, sa transmission se fait par contact étroit et prolongé (plusieurs mois) avec une personne infectée et non traitée. Elle est provoquée par la présence de bacilles appelés Mycobacterium leprae qui se transmettent d’un humain à l’autre par voie aérienne, à travers des gouttelettes et des sécrétions nasales ou buccales. “La lèpre ne se transmet donc pas par contact occasionnel : il est donc tout à fait possible de parler en face-à-face ou de s’asseoir avec une personne infectée, sans risque de contagion”, insiste l’Ordre de Malte.

Une période d’incubation d’au moins 5 ans avant le premier symptôme

Le bacille de la lèpre se multiplie très lentement : la période d’incubation de la maladie est de 5 ans en moyenne, mais les symptômes peuvent parfois n’apparaître qu’au bout de 20 ans”, explique l’Institut Pasteur. Les signes les plus courants sont des lésions cutanées qui peuvent se manifester de plusieurs façons. En général, le premier symptôme visible est une tâche insensible sur la peau. Il y a également des symptômes neurologiques (engourdissements et picotements, faiblesse musculaire, etc), des symptômes oculaires (diminution de la production de larmes, ulcères de la cornée, etc) et des symptômes respiratoires (congestion nasale, saignements de nez, etc) qui peuvent progressivement apparaître si la maladie n’est pas traitée à temps.

Un diagnostic clinique de la maladie de Hansen

Le diagnostic de la lèpre, ou maladie de Hansen, repose sur un examen clinique, avec des tests en laboratoire possibles pour certains cas difficiles. “Le diagnostic de la lèpre repose sur la présence d’au moins l’un des signes pathognomoniques suivants”, détaille l’OMS :

  • une perte manifeste de sensibilité sur une zone de la peau pâle (hypopigmentée) ou rougeâtre ;
  • un épaississement ou hypertrophie d’un nerf périphérique, accompagné d’une perte de sensibilité et/ou d’une faiblesse des muscles innervés ;
  • la détection au microscope de bacilles dans un frottis cutané.

Selon le diagnostic, le médecin peut déterminer le type de lèpre touchant la personne infectée :

-paucibacillaire : une à cinq lésions cutanées qui sont insensibles, sans présence avérée de bacilles dans le frottis cutané)

-multibacillaire : plus de cinq lésions cutanées insensibles ou une atteinte nerveuse (névrite seule ou névrite accompagnée de plusieurs lésions cutanées) ou bien la présence avérée de bacilles dans le frottis cutané, quel que soit le nombre de lésions cutanées.

Il existe également une 3e forme de lèpre, appelée lèpre borderline, qui combine les symptômes des 2 autres formes. À terme, celle-ci tend à se rapprocher de l’une d’entre elles”, ajoute l’Ordre de Malte.

3 antibiotiques pour traiter la lèpre

Il n’existe pas de vaccin contre la lèpre, mais depuis 1981, le protocole de traitement préconisé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est une polychimiothérapie (PCT), composée de trois antibiotiques (dapsone, rifampicine et clofazimine). Dès la première prise de PCT, les malades ne sont plus contagieux. Plus le traitement est pris tôt, mieux il évite les atteintes nerveuses, paralysies et mutilations. “La lèpre paucibacillaire peut être guérie en 6 mois et la lèpre multibacillaire en 12 mois”, indique l’Institut Pasteur.

La crise climatique impacte le suivi des lépreux

La Fondation Raoul Follereau met en garde contre l’impact du changement climatique sur la détection et le suivi des malades. Au Tchad par exemple, l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, la population est particulièrement victimes des aléas climatiques de plus en plus fréquents, forçant les populations à se déplacer, rendant d’autant plus difficiles le dépistage et le suivi des malades.

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