“Ce n’est un secret pour personne que la pollution de l’air, quelle qu’elle soit, est mauvaise pour notre santé”, annonce la Menopause Society dans un communiqué paru ce 22 janvier 2025. Cependant, il semblerait que nous ne soyons pas tous logés à la même enseigne : les femmes étant plus sensibles que les hommes face au risque de dépression lorsqu’elles sont exposées à la pollution du trafic routier, d’après plusieurs travaux. “Plusieurs de ces études ont confirmé que plus la distance par rapport à la circulation est proche, plus les symptômes dépressifs sont importants, que l’exposition soit de courte ou de longue durée.”
Toutefois, les recherches n’ont pas montré si ces liens sont indépendants de variables clés telles que les facteurs sociodémographiques et la santé reproductive globale. Ainsi, les nouveaux travaux, publiés dans la revue Menopause, nous apportent un éclairage plus précis.
Près de 700 femmes en bonne santé et en âge de procréer ont participé à l’étude
Pour mener cette nouvelle étude, les scientifiques ont réalisé des analyses de régression sur près de 700 femmes en bonne santé en âge de procréer participant à l’étude sur le vieillissement ovarien. Ils ont constaté que l’exposition à la pollution du trafic routier est bien liée à la dépression chez les femmes, et que cette association est indépendante d’une multitude de facteurs sociodémographiques et de santé, ainsi que des caractéristiques du cycle menstruel.
Les personnes vulnérables accumulent les facteurs de risque de dépression
“Cette étude met en évidence le lien entre la pollution atmosphérique liée à la circulation (TRAP) et la dépression chez les femmes en âge de procréer, commente la Dr Stephanie Faubion, directrice médicale de la Menopause Society. Les résultats ont également montré un effet indépendant significatif du statut socio-économique (SSE) et des facteurs de santé reproductive sur le risque de dépression. Les liens SSE-dépression sont particulièrement troublants car les expositions au TRAP pèsent de manière disproportionnée sur les personnes de SSE inférieur, ouvrant potentiellement la voie à un regroupement de facteurs de risque de mauvaise santé mentale chez les personnes vulnérables.”
Il y a quelques mois, une autre étude avait montré que les femmes en post-partum était jusqu'à quatre fois plus à risque de dépression après l'accouchement que les autres, lorsqu'elles avaient été exposées à certains polluants atmosphériques (NO2, PM10) pendant leur grossesse, et ce, jusqu'à trois ans après avoir mis au monde leur enfant.