Rugby, football américain, hockey sur glace, ski… Ces sports qui impliquent des collisions sont à l’origine des taux de commotions cérébrales les plus élevés. Dans une récente étude, des chercheurs de l’école médicale du Sud-Ouest de l'université du Texas ont voulu examiner le lien entre les antécédents de commotions cérébrales, la cognition et l'humeur chez d'anciens athlètes universitaires au milieu ou à la fin de l'âge adulte. Pour les besoins des travaux, publiés dans la revue The Clinical Neuropsychologist, ces derniers ont recruté 407 anciens athlètes universitaires âgés de plus de 50 ans. Les participants ont fait part de leurs antécédents en matière de commotions cérébrales, ont subi des tests cognitifs et ont donné des détails sur les symptômes liés à l'humeur (anxiété, dépression) et les troubles de la mémoire.
Dépression, anxiété : les troubles de l'humeur sont les facteurs prédictifs des troubles cognitifs subjectifs
D’après les résultats, les volontaires ayant subi cinq commotions cérébrales ou plus ont signalé des niveaux plus élevés de symptômes dépressifs et des problèmes cognitifs subjectifs plus importants que les autres groupes. Cependant, les tests n'ont révélé aucune différence significative dans le fonctionnement cognitif entre les groupes. "Les antécédents de commotion et les symptômes émotionnels expliquaient respectivement 29 % et 15 % de la variance de la cognition subjective et objective. Le nombre de commotions cérébrales est à l'origine d'une variance unique de la cognition subjective, mais n'est pas associé de manière significative lorsque les symptômes de l'humeur sont ajoutés. Ni les commotions cérébrales diagnostiquées ni les symptômes émotionnels n'ont été associés à la cognition objective", peut-on lire dans les recherches. Ainsi, les athlètes ayant subi des commotions cérébrales et présentant des symptômes dépressifs étaient plus susceptibles de percevoir des troubles de la mémoire ou de l'attention, ce qui indique que leurs préoccupations ont une origine psychologique plutôt que neurologique.
Traiter les troubles de l’humeur plutôt que de se concentrer sur les commotions cérébrales
Selon les auteurs, ces données remettent en question les idées reçues sur la santé cérébrale des athlètes vieillissant et soulignent la possibilité d'agir sur la santé mentale pour améliorer la qualité de vie et réduire les troubles cognitifs. Elles "soulignent la nécessité de donner la priorité à l'évaluation des troubles de l’humeur et à l'intervention dans la gestion des effets à long terme des commotions cérébrales chez les anciens sportifs." L’équipe estime que les futures recherches devraient explorer d'autres facteurs influençant la santé du cerveau, notamment les antécédents médicaux, les déterminants sociaux et la résilience.