On les retrouve un peu partout dans notre environnement. Les microplastiques, ces particules invisibles issues de la dégradation des plastiques, peuvent pénétrer dans le corps humain par ingestion, inhalation ou encore via des dispositifs médicaux. Ils sont aujourd’hui suspectés d’être à l’origine de nombreux problèmes de santé, comme des cancers ou des troubles urinaires.
Une nouvelle étude, publiée dans la revue Science Advances, met aujourd’hui en lumière l’impact de ces microplastiques sur les vaisseaux sanguins du cerveau chez les souris. Cette découverte révèle un mécanisme par lequel les microplastiques perturbent indirectement les fonctions cognitives, sans pour autant franchir la barrière hémato-encéphalique.
L’impact des microplastiques sur la perfusion sanguine du cerveau
Des travaux antérieurs avaient déjà montré que les microplastiques peuvent induire des réponses immunitaires et altérer les fonctions cellulaires des humains, mais les mécanismes sous-jacents restaient jusqu’ici flous. Dans cette étude, des souris de 8 semaines ont reçu une injection intraveineuse de microplastiques fluorescents de différentes tailles – 5 micromètres (µm), 2 µm et 80 nanomètres (nm) – à des concentrations simulant l’exposition humaine. Les chercheurs ont utilisé une technologie de pointe pour suivre ces particules dans les vaisseaux sanguins cérébraux en temps réel.
Les analyses ont révélé que les cellules immunitaires, comme les neutrophiles et les macrophages, phagocytent les microplastiques, ce qui modifie leur morphologie et leur capacité à circuler. Ces cellules piégées obstruent les capillaires, réduisant la perfusion sanguine cérébrale en moins de 30 minutes. Sans surprise, les particules les plus grandes (5 µm) provoquent des blocages plus prolongés que les particules plus petites (80 nm), qui sont éliminées plus rapidement, selon un communiqué.
Des effets sur le comportement des souris
Des tests comportementaux, incluant des exercices de mémoire, de coordination et d’endurance, ont montré que les souris exposées aux microplastiques présentent une diminution de leur locomotion, une perte de mémoire spatiale et une réduction de leurs capacités motrices. Bien que ces altérations neurocomportementales aient été réversibles en quatre semaines, certaines obstructions vasculaires persistaient.
Si cette étude souligne les risques potentiels des microplastiques pour la santé de modèles animaux, les chercheurs insistent sur l’importance de poursuivre les recherches pour comprendre les conséquences à long terme chez l’humain.