- Après le Sénat, l'Assemblée nationale a voté le texte visant à réduire les frais restant à charge des patientes souffrant du cancer du sein.
- Le texte prévoit entre autres la prise en charge des soutiens-gorge adaptés et du tatouage médical de l’aréole et du mamelon ou encore des produits de soin prescrits par le médecin comme la crème contre les sécheresses.
- Les dépassements d’honoraires des médecins qui réalisent des reconstructions mammaires vont aussi être encadrés.
Selon le Haut Conseil de la Santé publique, les femmes touchées par le cancer du sein font face à un reste à charge moyen de 1.400 euros. Après le Sénat, l'Assemblée a voté dans la soirée du 28 janvier un texte qui vise à réduire ce poids financier pour les malades.
Cancer du sein : quels sont les nouveaux soins remboursés ?
Outre le remboursement des prothèses mammaires, le texte, voté à l’unanimité, prévoit la prise en charge des soutiens-gorge adaptés et du tatouage médical de l’aréole et du mamelon. Par ailleurs, un forfait spécifique - dont le montant doit encore être défini - permettra l’achat des produits prescrits par le médecin qui n’étaient jusque-là pas remboursés. On peut citer par exemple les crèmes contre les sécheresses ou le vernis prévenant la chute des ongles.
Par ailleurs, une autre enveloppe servira à payer le soutien psychologique ainsi que les séances de nutrition ou d'activités physiques des patients en cours de traitement.
Autre point de la loi : un encadrement des dépassements d’honoraires des médecins effectuant des reconstructions mammaires a été prévu. Le montant sera négocié dans la convention médicale entre l’Assurance Maladie et les médecins.
Remboursement du reste à charge : "cette loi constitue une réelle avancée"
Pour le rapporteur du texte à l’Assemblée nationale, le communiste Yannick Monnet, "ce texte répond aux attentes très concrètes de 700.000 femmes qui vivent avec le cancer (du sein) et pour elles, qui sont dans l'urgence, cette loi constitue une réelle avancée". S’il reconnaît que la loi aurait pu "aller plus loin" encore, il précise qu’elle permet ainsi une "application rapide" de mesures "très attendues par les associations" de lutte contre le cancer du sein.
Lors des débats à l’Assemblée nationale, plusieurs élues ont partagé leur expérience avec la maladie. La députée Marine Hamelet (RN), diagnostiquée début 2024, a confié avoir subi une ablation du sein. "Dans mon malheur, j'étais consciente d'être privilégiée : l'indemnité parlementaire dont je bénéficie m'a permis de pouvoir faire face aux différents restes à charge qui écrasent la majorité des femmes atteintes de ce cancer", a-t-elle expliqué. Début janvier, la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet est également revenue sur son combat contre le cancer du sein lors d’une interview et a révélé suivre une hormonothérapie.