- Une étude de Santé publique France révèle que la pollution de l’air – principalement aux particules fines (PM2,5, c’est-à-dire de diamètre inférieur à 2,5 micromètres) et au dioxyde d’azote (NO2) – est à l'origine ou aggrave toute une série de maladies chroniques, comme l'asthme, les AVC ou le diabète.
- Par exemple, "entre 12 et 20 % des nouveaux cas de maladies respiratoires chez l’enfant (soit entre 7.000 et presque 40.000 cas), et entre 7 et 13 % des nouveaux cas de maladies respiratoires, cardiovasculaires ou métaboliques chez l’adulte (soit entre 4.000 et presque 78.000 cas)" sont attribuables chaque année à cette pollution.
- Chaque année, 40.000 décès sont liés à cette pollution et des dizaines de milliers de nouveaux cas de maladies pourraient être évités. Réduire les polluants aux seuils recommandés par l'OMS permettrait d'éviter jusqu'à 75 % des pathologies associées. Le coût sanitaire est par ailleurs estimé à 16,7 milliards d’euros par an.
"Plusieurs dizaines de milliers de cas de maladies évitables chaque année". Dans une étude dévoilée ce mercredi 29 janvier, Santé publique France (SPF) a évalué l’impact de la pollution atmosphérique liée aux activités humaines sur la survenue de maladies chroniques dans le pays, entre 2016 et 2019. "L’exposition à long terme à la pollution de l’air constitue un fardeau considérable pour la santé et l’économie en France hexagonale", a résumé Sylvia Medina, coordonnatrice du programme Air et Santé de SPF, lors d’une conférence de presse.
L’impact de la pollution de l’air sur les maladies chroniques
Des "milliers d'études" attestent que cette pollution de l’air – principalement aux particules fines (PM2,5, c’est-à-dire de diamètre inférieur à 2,5 micromètres) et au dioxyde d’azote (NO2) – est à l'origine ou aggrave toute une série de maladies chroniques. Parmi elles, des pathologies respiratoires (asthme, bronchopneumopathies chroniques obstructives, cancer du poumon), cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, hypertension artérielle), neurologiques (démences, autisme), endocriniennes (diabète de type 2). Une exposition prolongée pendant la grossesse peut aussi conduire, entre autres, à des faibles poids à la naissance.
Au-delà des conséquences sur la mortalité, évaluée, en 2021, par SPF à 40.000 décès par an, l’étude montre que l’exposition durable à la pollution atmosphérique a un impact notable sur l’apparition de nouveaux cas. D’une maladie et d’un polluant à l’autre, "entre 12 et 20 % des nouveaux cas de maladies respiratoires chez l’enfant (soit entre 7.000 et presque 40.000 cas), et entre 7 et 13 % des nouveaux cas de maladies respiratoires, cardiovasculaires ou métaboliques chez l’adulte (soit entre 4.000 et presque 78.000 cas)" sont attribuables chaque année à cette pollution, résume SPF.
L’agence de santé précise que les particules fines, émises par le chauffage, le trafic routier, l’agriculture ou les activités industrielles, ont les effets les plus délétères parce qu’elles pénètrent profondément dans l’organisme. Les conséquences sanitaires de l’exposition au dioxyde d’azote, gaz toxique émis principalement par le trafic routier, sont surtout observées dans les zones urbaines, plus densément peuplées.
Des dizaines de cas de maladies évitables
En plus du fardeau sanitaire, l’étude montre que l'exposition à la pollution de l’air constitue aussi un poids pour l’économie du pays. Le coût de la pollution aux particules fines est ainsi estimé à 12,9 milliards d’euros par an, soit 199 euros par habitant, tandis que celui du dioxyde d’azote est évalué à 3,8 milliards d’euros annuels, soit 59 euros par tête.
Il y aurait, selon SPF, "plusieurs dizaines de milliers de cas de maladies évitables en réduisant les niveaux des particules fines et de dioxyde d’azote dans l’air ambiant". Limiter les concentrations de polluants aux niveaux recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) permettrait d’éviter 75 % des cas de maladies liées à l’exposition aux particules fines et près de 50 % pour celles liées au dioxyde d’azote. Près de 30.000 nouveaux cas d’asthme chez les enfants de 0 à 17 ans pourraient ainsi être évités avec le respect du seuil de particules fines défini par l’OMS.