Si la qualité et la durée de sommeil, cruciales pour la santé, attirent depuis longtemps l'attention des chercheurs, l’importance de la posture adoptée durant la nuit reste moins étudiée. Pourtant, elle pourrait parfois jouer un rôle clé en matière de santé, comme le révèle une étude menée par des experts du sommeil de l’American Heart Association et publiée dans la revue Stroke.
Conditions médicales et positions de sommeil
"Les gens gravitent naturellement vers la position qui leur semble juste", expliquent les chercheurs dans un communiqué. Cette tendance peut toutefois changer avec le temps, influencée par des facteurs comme le matelas, la disposition de la chambre, ou encore des douleurs chroniques. Les blessures et les changements physiologiques peuvent également redéfinir nos habitudes nocturnes.
Certaines conditions médicales peuvent rendre une posture plus bénéfique qu'une autre. Les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, par exemple, éprouvent souvent des difficultés à respirer sur le côté gauche, privilégiant alors le côté droit. En revanche, les patients atteints de reflux gastro-œsophagien (RGO) pourraient plutôt bénéficier d'un sommeil sur le côté gauche, cette position facilitant la circulation sanguine et réduisant les remontées acides. Chez les femmes enceintes, cette posture améliore aussi le flux sanguin vers le fœtus.
D'autres recherches explorent les liens entre position de sommeil et détoxification du cerveau, mais elles n’ont pour l’heure abouti à "aucune conclusion définitive", tempèrent les spécialistes.
Un lien avec l’apnée du sommeil
Un des domaines les mieux compris concerne l’apnée obstructive du sommeil, une condition où la respiration s’interrompt de façon récurrente. Les chercheurs expliquent que cette pathologie s'aggrave généralement en position dorsale. Outre des troubles respiratoires, l’apnée augmente les niveaux de dioxyde de carbone dans le sang, perturbe le sommeil profond et peut entraîner des risques cardiovasculaires élevés comme l’hypertension ou des arythmies.
Des solutions existent pour aider les personnes affectées, comme des dispositifs électroniques qui les incitent à dormir sur le côté ou des vêtements spéciaux contenant des objets rigides au niveau des lombaires pour éviter le retournement dorsal. "Dormir sur le côté est souvent bénéfique pour ces patients", notent les experts.
Si vous vous réveillez souvent fatigué ou ressentez une gêne en dormant, changer de position pourrait améliorer votre sommeil. Parfois, des ajustements simples, comme un nouvel oreiller ou un coussin entre les genoux, suffisent à soulager des douleurs et à favoriser une meilleure posture. Enfin, la qualité et la durée du sommeil restent primordiales : dormir 7 à 9 heures par nuit est idéal pour les adultes.